Le 11 février 2023
Si l’idée générale du film est vraiment bonne, on se demande pourquoi le talentueux Guillaume Nicloux est allé se perdre dans un récit aussi confus et violent.
- Réalisateur : Guillaume Nicloux
- Acteurs : Angèle Mac, Hatik, Ahmed Abdel Laoui, Kylian Larmonie, Marie Rémond
- Genre : Épouvante-horreur, Drame fantastique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Wild Bunch Distribution
- Durée : 1h29mn
- Date de sortie : 8 février 2023
- Festival : Festival de Gérardmer 2023
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Au cœur d’une cité, les habitants d’une tour se réveillent un matin et découvrent que leur immeuble est enveloppé d’un brouillard opaque, obstruant portes et fenêtres - une étrange matière noire qui dévore tout ce qui tente de la traverser. Pris au piège, les résidents tentent de s’organiser, mais pour assurer leur survie ils succombent peu à peu à leurs instincts les plus primitifs, jusqu’à sombrer dans l’horreur...
Critique : Il y a des films qui comptent immensément dans l’histoire du cinéma, pour ce qu’ils ont apporté dans la conduite d’acteurs, et le travail subtil de l’image et de la musique. Valley of Love était de ceux-là. Du coup, la sortie d’un long-métrage de Guillaume Nicloux est assurément un évènement. On sait la capacité du réalisateur à toucher à tous les genres et prendre des risques dans la mise en scène. Aussi avons-nous été déçus par cette petite série Z qui se complaît, dans un style apocalyptique, à mettre en scène l’horreur de la nature humaine.
- Copyright Wild Bunch
Et pourtant l’idée est bonne. Des habitants d’une tour se retrouvent du jour au lendemain entourés d’une brume noire et épaisse, qui les empêche de discerner l’horizon, et à travers laquelle les corps et les objets disparaissent. Bien sûr, on n’est pas surpris d’un tel thème. Le confinement contraint par la Covid-19 n’est pas loin dans l’imaginaire des spectateurs. Rien de plus jouissif que d’enfermer des habitants au milieu de cette matière noire, les poussant à se regrouper par affinités essentiellement culturelles afin de lutter pour leur survie. La faim se fait très vite, et tout l’enjeu des locataires est de continuer à se nourrir, à commencer par les animaux de compagnie des uns et des autres.
- Copyright Wild Bunch
Il y a un goût d’inachevé dans La Tour. Le film a beaucoup emprunté au genre de la série qui abonde sur les écrans de télévision. On se demande d’ailleurs pourquoi le réalisateur a choisi le grand écran pour raconter son histoire, au risque de réduire son projet à une suite sordide de règlements de compte entre bandes rivales. La série aurait permis de prendre le temps de dérouler les personnages, et de lever les mystères. En réalité, le long-métrage ouvre des portes mais ne les referme jamais. La mise en scène fonctionne par ellipses, qui finissent par égarer le spectateur. Le temps narratif est précipité, sans pour autant éclairer la curiosité du spectateur sur cette matière noire. Le scénario ne parvient pas à éviter les invraisemblances et les fautes de goût. À l’exception de l’héroïne interprétée par Angèle Mac (une véritable révélation), les personnages sont insipides et peu attachants. On passe d’un étage à l’autre, d’une meute à l’autre, de la même façon que le récit nous fait passer d’une année à l’autre, dans la précipitation et la confusion.
- Copyright Wild Bunch
Finalement, La Tour ne réinvente pas le genre apocalyptique, sinon qu’il se passe dans un univers de banlieue peu habituel pour ce type d’histoire. Le long-métrage laisse un goût amer de ratage, comme si le cinéaste était passé à côté de son projet, faute peut-être d’une écriture plus aboutie.
- Copyright Wild Bunch
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.