Le 27 juin 2020
Un étudiant insouciant se laisse entretenir par sa sœur qui doit cumuler deux emplois. Ce moyen métrage de Yasujirô Ozu, un peu expédié, aurait mérité une durée plus classique.
- Réalisateur : Yasujirō Ozu
- Acteurs : Kinuyo Tanaka, Ureo Egawa, Yoshiko Okada
- Genre : Drame, Noir et blanc, Moyen métrage
- Nationalité : Japonais
- Durée : 0h47min
- Titre original : Tokyo no onna
- Date de sortie : 9 février 1933
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Résumé : Le jeune Ryoichi (Ureo Okawa), étudiant qui se la coule douce en profitant des largesses de sa soeur Chikako (Yoshiko Okada), avec qui il vit. En plus de son métier d’employée de bureau, elle dit travailler au noir pour aider un professeur dans ses traductions. Ryoichi a une petite amie Harue (Kinuyo Tanaka) avec qui il aime aller au cinéma. Un jour, celle-ci apprend que sa soeur n’aide pas un professeur, mais qu’elle est entraîneuse dans une boîte de nuit.
Critique : Dommage que cette œuvre ne soit qu’un moyen métrage (47 minutes), car l’histoire aurait mérité d’être mieux développée. En effet, plusieurs ellipses et raccourcis ne sont pas bienvenus, jusqu’à gêner le déroulement du récit.
Tel quel, ce film ne peut être qu’une production mineure dans la filmographie du cinéaste japonais.
Peu fervent des innovations techniques, Ozu "résistera" au parlant jusqu’en 1936. Il sera aussi longtemps réfractaire à la couleur. Il faudra attendre 1956 pour qu’il s’en accommode.
Ici, le réalisateur dénonce, une fois de plus, les travers de la société traditionnelle japonaise des années 30. Les femmes sont beaucoup plus courageuses que les individus masculins, prennent des décisions, même les mauvaises. Les hommes, se croyant supérieurs, sont englués dans un code de l’honneur qu’ils peuvent respecter jusqu’à l’irréversible.
Ozu, en peu de scènes qui se déroulent, pour la plupart, dans l’intérieur ouaté d’un appartement, dit beaucoup avec des plans comportant énormément de détails sur la vie des personnages : vêtements d’intérieur plutôt traditionnels ou d’extérieur plus modernes, description d’un déjeuner, rôles bien déterminés : l’homme est complètement passif, la femme hyperactive dans la maison...
Une curiosité : au cinéma, Ryoichi et Harue vont voir le film à sketchs américain Si j’avais un million ("If I had a million"), et plus particulièrement le segment réalisé par Ernst Lubitsch "L’huissier" ("The clerk), avec Charles Laughton, dont on voit de larges extraits. Bel hommage au maître hollywoodien
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