Alors qu’il séjourne à Turin, invité à une réception marquant la réouverture du château de ses ancêtres, Gérard de Cortanze médite sur l’urgence qui lui a fait mettre en chantier d’écriture, à l’âge de cinquante ans, la chronique de sa famille [1].

Revenant avec émotion sur son enfance, il constate qu’il a entrepris de "faire remonter à la surface les vestiges précieux du monde disparu de ses ancêtres" pour préserver le lien et perpétuer la chaîne initiée aux Croisades et transmise par son grand-père Robert-Roberto, un "macaroni à particule", devenu chauffeur de taxi après son exil en France.

Elargissant son propos à la littérature qui le nourrit depuis toujours, l’auteur nous convie à un voyage en zigzag parmi les écrivains qu’il chérit et qui l’ont enrichi de leurs textes. De Pavese à Borges en passant par Auster, Vargas Llosa, Magris, Sebald, Hemingway, Kafka ou Pessoa, puisque "lire, ce n’est pas perdre du temps mais en gagner - sur la vie et sur la mort", Gérard de Cortanze approfondit sa réflexion, jamais obscure malgré son incroyable érudition, et nous délivre un message profondément humaniste sur le rôle de la littérature et celui de la mémoire.