Une autre BD est possible

Fraichement rentré du Festiblog, je suis en mesure de vous annoncer qu’une alternative à la BD que l’on connait existe, et que je l’ai rencontrée.

Cette autre BD n’est pas la version numérique de la grande dame en papier. Non. Et pourtant ça aurait pu...

Non, cette BD différente est celle de l’entrée libre et celle des dédicaces gratuites, sans ticket, tirage au sort ou achat d’album. C’est celle des dédicaces farfelues, souvent à base de licorne, et celle des dessinateurs qui s’exécutent avec plaisir (mais non sans une pointe d’appréhension). Cette BD, c’est celle de la disponibilité et de la gentillesse. Des organisateurs, bien sûr, mais aussi des artistes, même les plus en vue dans la profession.

Imaginez le bonheur d’aller discuter librement d’Olivier Coipel avec Balak, de prendre des nouvelles de Michel auprès de Leslie Plée, de photographier Boulet dans une pose incongrue.

Et entre un jeu farfelu et une master-class (avec de vrais "masters"), on en oublie que l’on est au beau milieu d’un festival BD. Où sont les types pressés ? Où sont les auteurs qui font la tronche ? Où sont les files interminables (si ce n’est au stand de Maliki) ? Où sont les contraintes imposées au public ? Où sont les collectionneurs de l’extrême, les spéculateurs, les parasites ? Ils ne sont pas là car, comme le dit Bayday Leaks avec son cynisme ordinaire, "Grâce au Festiblog, les lecteurs pauvres pourront avoir de pauvres dédicaces".

Et oui, il n’y a pas de monnaie à se faire au Festiblog et pourtant les gens en ressortent riches. Riches de rencontres, de dessins et de paroles échangées. Finalement, on y vient pas y chercher une dédicace mais juste remplir son cabas de plaisir. Le plaisir simple et partagé par tous. Ce plaisir primaire de créer et de partager qui, est, finalement, l’essence de tout art et qu’importe qu’il soit majeur ou mineur.

Une autre BD est possible, je l’ai rencontrée.

Photo par Yannick Lejeune, pillée sur le site officiel http://www.festival-blogs-bd.com/