Le 1er septembre 2020
Un père de famille, seul avec ses deux garçons, cherche vainement du travail dans les usines des faubourgs de Tokyo. Toujours adepte du muet en 1935, Ozu observe avec bienveillance la vie de laissés-pour-compte, entre petits bonheurs et tristesse, entre réalité et poésie.
- Réalisateur : Yasujirō Ozu
- Acteurs : Chōko Iida, Takeshi Sakamoto, Tomio Aoki (Tokkan Kozō)
- Genre : Film muet, Noir et blanc, Drame social
- Nationalité : Japonais
- Durée : 1h20min
- Titre original : Tôkyõ no yado
- Date de sortie : 21 novembre 1935
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Résumé : Dans les faubourgs de Tokyo, Kihachi (Takeshi Sakamoto), flanqué de ses deux jeunes garçons, cherche vainement du travail dans les usines. Le soir, ils doivent souvent choisir entre le logis ou le repas. Un soir, le père rencontre par hasard Otsune (Chõko Lida), une ancienne connaissance qui tient une auberge.
Critique : Yasujirõ Ozu, qui n’est toujours pas passé au parlant en 1935, poursuit son étude des petites gens ballottées par la crise que vit le Japon dans les années 30. Son cinéma, à la fois réaliste et poétique, s’attache ici au parcours d’un homme faible, porté sur le saké, mais qui aime ses enfants, deux garçons dont on suit les actions - l’aîné se précipite pour acheter une casquette, dès qu’il a trois sous en poche, le cadet se déleste du baluchon qu’il estime devoir être porté par son frère -.
Malgré cette situation très précaire, il y a beaucoup de joie dans ce trio : une scène de mime, lors d’un repas, est à ce titre exemplaire.
Encore une fois chez Ozu, ce sont les femmes qui trouvent les solutions quand les hommes se lamentent autour d’un verre, et même de plusieurs. Assez inhabituellement, le cinéaste privilégiera le geste d’abnégation du héros, faisant fi d’une apparente morale constatée dans ses productions précédentes.
De film en film, le maître japonais peaufine son style avec une mise en scène qui fourmille de détails et fait progresser l’intrigue rapidement. Plusieurs plans sont d’une grande réussite : les gamins juchés sur une bobine de câbles, les trois protagonistes en rang d’oignons pour dormir le long du mur dans un refuge, un repas ingurgité à toute vitesse, toujours par le trio..
C’est une douce tristesse qui parcourt ce cinéma, ancré dans une réalité des plus modestes, qui ouvrira la voie au néoréalisme italien.
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