Un homme, un vrai

Infidélité, mensonges et scènes de ménage. La vie de couple, triste et poétique.

Après leur premier moyen métrage (La brèche de Roland, 2000), les frères Larrieu rempilent avec Mathieu Amalric et Hélène Fillières pour réaliser Un homme, un vrai, sorte de trilogie sur la vie de couple. Triste et poétique.

Boris, la trentaine, rêve de faire carrière dans le cinéma. Pour financer son chef-d’oeuvre, il réalise un film d’entreprise dans lequel il brise les règles du genre, scènes chantées et érotiques à l’appui. L’échec est retentissant mais ne manque pas de séduire Maryline, une jeune cadre plutôt dynamique. C’est le coup de foudre et, comme s’ils se connaissaient depuis toujours, nos deux tourtereaux se promettent un amour éternel. Cinq ans et deux enfants plus tard, le couple bat de l’aile. Infidélité, mensonges et scènes de ménage finissent d’achever leur idylle. Maryline s’enfuit avec sa maîtresse tandis que Boris disparaît avec les mômes. Nos deux amants se retrouvent cinq ans plus tard au fin fond des Pyrénées et font mine de ne pas se connaître du tout...

A bien y regarder, Un homme, un vrai est, au fond, une histoire assez banale : quinze ans de la vie d’un couple autour du tryptique éternel, rencontre-séparation-retrouvailles. Trois étapes en trois lieux, Paris, Ibiza, les Pyrénées. Assez classique en somme. Mais les frères Larrieu se distinguent dans la forme. Au moment d’exprimer leurs sentiments ou de piquer une crise, les acteurs dérapent, chantent et se mettent à nu. Un homme, un vrai est d’ailleurs le titre d’une chanson qu’interprètent Mathieu Amalric et Hélène Fillières. Même s’ils chantent comme des casseroles, ces scènes sont touchantes car elles sonnent juste. Le décalage est lancé, il ne faut plus chercher de logique mais se laisser porter, de façon linéaire, par l’évolution de nos deux personnages. Le cinéaste finit guide de montagne, le frêle devient fort, la femme s’évade dans une relation lesbienne ; et on finit par observer l’accouplement des coqs de bruyère dans les Pyrénées, sorte de variation animalière sur ce que traverse le couple.

Un ton décalé, une mise en scène épurée et deux acteurs talentueux donnent à ce film un cachet authentique et, surtout, le sauvent du mélodrame mielleux. Une histoire qui alterne entre poésie et pragmatisme, entre logique et irrationnel, entre larmes et chansons.

Le DVD
– DVD 1 disque
– Format 1.85 16/9 compatible 4/3
– Son : Dolby Digital anglais 5.1, français 5.1
– Chapitré
– Interdit aux moins de seize ans

Les suppléments
– Le film du film : entretiens
– le court-métrage : La brêche de Roland (47 min)
– B.O.F. par Philippe Katerine
– Séquence commentée par Alain Bergala
– Karaoké avec Philippe Katerine