Le 11 janvier 2021
Un train express fait un arrêt exceptionnel à la gare de Black Rock. Un seul homme descend. Vêtu de noir et handicapé du bras gauche, il cherche à rejoindre une ferme isolée. Une dénonciation vigoureuse du racisme sous des airs de western.
- Réalisateur : John Sturges
- Acteurs : Robert Ryan, Lee Marvin, Spencer Tracy, Dean Jagger, Ernest Borgnine, Anne Francis, Walter Brennan
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Metro-Goldwyn-Mayer
- Durée : 1h22min
- Titre original : Bad Day at Black Rock
- Date de sortie : 22 juin 1955
- Festival : Festival de Cannes 1955
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Résumé : Dans la petite ville de Black Rock, en plein désert de l’Arizona, le train s’arrête exceptionnellement pour laisser descendre un seul homme. Celui-ci, John J. Macreedy (Spencer Tracy), privé de l’usage de son bras gauche, demande au chef de gare de lui indiquer où se trouve la ferme d’Adobe Flat.
Critique : John Sturges, qui produira ensuite des œuvres très calibrées, avec beaucoup de succès, offrait ici un film politiquement incorrect au sortir (à peine) de la censure initiée par le maccarthysme. L’homme qui arrive dans cette petite bourgade hostile, autant par son aspect que par ses habitants, recherche une personne qui, selon ses indications, y réside. Mais il se trouve confronté à une réaction collective de rejet.
Le récit, court et sec, va progressivement nous délivrer des informations sur l’identité réelle de l’homme du train et de l’individu que celui-ci recherche. On apprend également les causes de cette mission, ainsi que la raison pour laquelle les autochtones se comportent de manière aussi discriminante. On comprend assez vite que le film dénonce le racisme et ses conséquences dans une petite communauté repliée sur elle-même.
Par sa forme, le film rappelle certains westerns, où un mystérieux solitaire est en but à la vindicte publique.
Macreedy, qui paraît à la fois, solide et résigné, ne se laisse pourtant pas impressionner par cette poignée d’hommes qui font tout pour l’empêcher de chercher celui qu’il est venu voir.
Une belle brochette d’acteurs spécialisés dans les rôles de méchants compose l’essentiel des habitants : Robert Ryan incarne le chef autoproclamé à l’apparence trop aimable, flanqué de ses deux sbires violents. Le premier est joué par Ernest Borgnine. C’est un gros bras pas très malin. Le second est interprété par Lee Marvin qui propose un personnage à la fois renfrogné et sadique. Dean Jagger est lui le shérif, alcoolique et aux ordres. Le croque-mort, qui est en même temps médecin et vétérinaire (!) est mis en valeur, avec sa malice habituelle, par Walter Brennan, qui sera le seul à aider Macreedy, après de longues hésitations, tout de même.
Spencer Tracy est impérial, dans son costume noir. Il est le vétéran handicapé d’une guerre qui vient à peine de se terminer (l’action se situe en 1945), personnage lui vaudra le prix d’interprétation masculine au festival de Cannes 1955.
A noter que la bourgade semble totalement dépourvue de figures féminines à l’exception d’une jeune femme (Anne Francis), dont on a fait une garagiste !
Le long métrage n’en reste pas moins un intéressant témoignage sur le racisme qui ne dit pas son nom et sur les méfaits de la vindicte populaire, tout en étant une fiction de qualité dotée d’une belle distribution.
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