Le 28 mars 2019
- Date de sortie : 28 février 2019
Disponible sur
Un polar sanglant dans l’Amérique ségrégationniste des années 50. Si les intentions humanistes de l’auteur sont limpides, la fiction a des airs de déjà-vu.
Roman publié le 28 février 2019
Résumé : En pleine ségrégation raciale, le Ku Klux Klan répand la terreur au nom de la suprématie blanche alors que la communauté noire fait entendre sa voix pour obtenir plus de droits. C’est dans ce contexte explosif qu’un fait divers va mettre le feu aux poudres. Un matin, le corps d’une jeune blanche violée et battue à mort est retrouvé dans les bois. Elle n’est autre que la fille d’un riche entrepreneur de la région qui est lui-même membre du Klan. Qui a bien pu la tuer ? Pour les autorités, ça ne fait aucun doute : c’est l’œuvre d’un Noir. Peu avant le drame, la victime avait écrit au FBI, car elle craignait pour sa vie. Le Bureau dépêche alors sur place l’un de ses agents afin de tirer l’affaire au clair. Ce dernier va découvrir qu’elle a été tuée et il va se retrouver au cœur de la haine des hommes, face à une vérité dérangeante...
Copyright Editions de Saxus, 2019
Notre avis : Le récit très documenté de Nicolas Koch mêle classiquement réalité et fiction et multiplie les moments spectaculaires, pour évoquer, sans concession, la haine raciste qui traverse l’Amérique des années 50. Parce qu’elle a aimé un jeune homme noir et s’est approchée trop près d’une vérité moralement insoutenable, une femme a perdu la vie dans des conditions atroces. A partir d’un canevas classique, la narration dévoile des éléments qui ne surprennent pas, même s’ils retiennent l’attention : Meredith, l’héroïne sacrifiée, luttait contre son père, dont elle surveillait les sombres agissements. Des extraits de son journal intime dévoilent petit à petit les fils d’un secret de polichinelle. Par ailleurs, un correspondant de la presse locale, scandalisé par l’attitude des personnalités de la commune, joue les mouches du coche et dérange une enquête peu pressée d’aboutir. Quelques scènes sentimentales nous rappellent qu’il est séparé de sa femme et que sa fille lui manque. Du déjà vu, en somme.
Dans la deuxième partie du roman, après une exécution particulièrement violente des membres du Klan, l’ange de la vengeance advient sous les traits d’un agent du FBI. Celui-ci incarne une forme de justice immanente. Son arrivée soulève paupières et rideaux de maison. Et son humanisme, qui aboutira à la mise en cause des criminels, sera évidemment sanctionné en haut lieu : comment s’en étonner, lorsqu’on sait que les pouvoirs octroyés au directeur du FBI, Edgar Hoover, le rendaient capable d’enfreindre les lois du pays, dans un parfait mépris de ce que peut être une justice sociale ?
Tout cela est d’une implacable logique, animé des meilleures intentions, écrit dans un style convaincant qui fait de ce livre un page-turner. Mais les meilleurs sentiments engendrent-ils nécessairement les bonnes histoires ? En tout cas, ils condamnent les personnages à agir selon leurs prototypes, sans l’épaisseur romanesque qui les rend surprenants : à aucun moment, le monolithique Dwayne Olsen ne déviera de la mission qu’il s’est assignée, évidemment irréprochable. Quant aux racistes, ils cochent toutes les cases, détestables bien entendus, mais si convenus dans leur enveloppe fictionnelle. On aurait aimé que la narration appréhende tous ces protagonistes de manière plus originale, pour dépasser la seule intention didactique que la postface dévoile, à la fois généreuse et maladroite.
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