Le 11 octobre 2012
Plongée psychoanalytique dans l’inconscient (fêlé) de Guy Maddin, Ulysse, souviens-toi ! fait se rencontrer le souvenir de la mère, la magie noire et les gangsters de la prohibition.


- Réalisateur : Guy Maddin
- Acteur : Isabella Rossellini
- Genre : Thriller, Expérimental
- Nationalité : Canadien
- Durée : 1h34mn
- Titre original : Keyhole
- Date de sortie : 22 février 2012
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur

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– Sortie DVD : le 16 octobre 2012
Plongée psychoanalytique dans l’inconscient (fêlé) de Guy Maddin, Ulysse, souviens-toi ! fait se rencontrer le souvenir de la mère, la magie noire et les gangsters de la prohibition.
L’argument : Ulysse Pick est un gangster égoïste, un mari violent et un père mal aimant. Après une longue absence, il rentre enfin chez lui. Chez lui… Une maison qu’il ne reconnaît plus, une maison hantée par les fantômes du passé. Chaque recoin cache un secret dont il cherche la clé. Pièce après pièce, il entreprend une odyssée au plus profond de ses souvenirs. Denny, une jeune femme noyée et miraculeusement revenue à la vie l’aide dans sa quête. Elle est aveugle, mais son regard vide perce au-delà de la réalité présente. Elle voit ce qu’Ulysse ne voit pas, entend ce qu’il n’entend pas. Accompagnés de Manners, le propre fils d’Ulysse que ce dernier ne reconnaît même pas, ils arpentent les couloirs et les passages secrets pour se rapprocher de la vérité. Un voyage qui le rapproche pas à pas de Hyacinth, sa femme, enfermée dans une des chambres. Souviens-toi Ulysse, souviens-toi…
Notes : C’est l’histoire d’un cinéaste de Winnipeg. Si charnellement attaché à sa ville qu’il lui consacre un portrait - en même temps qu’il se consacre par là un autoportrait - dans Winnipeg, mon amour. Un cinéaste qui rêve beaucoup et a la folie de mettre (littéralement !) ses rêves en images, sans souci du ridicule ou de l’air du temps. Tournés en noir et blanc, post-synchronisés, les films de Guy Maddin ne jouent pourtant jamais à faire "comme" du cinéma muet, même s’ils en revêtent les atours. L’histoire du cinéma, ce n’est plus pour le réalisateur qu’un grand tourbillon d’images chéries, qui défilent désormais devant sa caméra en se mélangeant et en produisant des matières nouvelles. Fait notoire pour un cinéaste aussi amoureux de la pellicule que Maddin, Ulysse, souviens-toi ! est le premier long-métrage tourné par le cinéaste en numérique. Autre support, autres tentatives de spiritisme, et l’on sent que Guy le magicien n’a pas tout à fait encore saisi ce nouveau médium. Il le cherche, tente d’y réinjecter de la matière, d’en alourdir la si exaspérante volatilité. Ce film est donc un nouveau jalon d’apprentissage ; et sous ses aspects de totalité achevée, un brouillon, au sens noble du terme.
Notre critique complète à lire ici.
Le DVD
Sortie soignée pour cette épopée onirique, qui propose une plongée à nouveaux frais dans l’univers de Guy Maddin.
Les suppléments
Le fond... et la forme ! En complément du film, trois courts-métrages et deux entretiens avec Guy Maddin (dont le mystère au sein de ses films n’a d’égal que la clarté avec laquelle l’homme s’exprime) offrent un éclairage assez original sur le travail quasi-artisanal du cinéaste. Plus déroutante, la galerie de collages commandée à des artistes contemporains, qui fait écho à l’univers du réalisateur.
Image
Noir et blanc bien étalonné, qui fait ressortir la matière particulière du numérique que Guy Maddin semble encore être en train d’apprivoiser. A noter, les copies également très bonnes des trois courts-métrages présents dans les suppléments.
Son
Une seule piste disponible (sous-titrée ou non), très correcte, surtout lorsqu’on connaît l’importance que Guy Maddin accorde à la bande-sonore et notamment aux bruitages, auxquels il a consacré ailleurs un court film documentaire...