Guy Maddin spirituel au Centre Pompidou

Dans le cadre du Nouveau Festival du Centre Pompidou, Guy Maddin propose du 22 février au 12 mars 2012 une série de tournages-performances, en direct et en public, destinés à convoquer les spectres de films disparus. Alléchant...

Notes : Quel point commun entre Jean Vigo, Kenji Mizoguchi ou encore Alexandre Dovjenko ? Ce sont tous de grands cinéastes, certes... et comme tels, ils ont rêvé, fantasmé et esquissé par l’esprit des films, aux dimensions plus ou moins ubuesques, qui n’ont jamais vu la lumière d’un projecteur. Faire naître ou renaître ces films-spectres, qui n’ont jamais eu d’existence matérielle, mais sont au moins aussi importants que les filmographies "officielles" de ces cinéastes, tel est le projet un peu fou de Guy Maddin, qui s’installe au Centre Pompidou pour dix-sept jours, dans le cadre du Nouveau Festival.

Dix-sept jours, soit dix-sept tournages (pour dix-sept court-métrages !) que le cinéaste canadien, dont on peut retrouver l’univers fantasque en ce moment dans Ulysse, souviens-toi !, mènera tambour battant dans le "cratère" du Centre, en bonne compagnie : depuis le rez-de-chaussée et sur Internet (à cette adresse), le public pourra le voir diriger une pléiade d’acteurs (dont son comédien fétiche Udo Kier, mais aussi Mathieu Amalric, Charlotte Rampling, Adèle Haenel...) qui tenteront de ramener à la vie ces miettes de pellicule.
Cette proposition de Maddin nous promet un cinéma-performance, dont le plaisir ludique tient autant à la préparation qu’au résultat final. Le cinéaste semblait déjà, dans ses précédents films, communiquer avec le monde des spectres cinématographiques ; achever le trait esquissé, le plan rêvé, c’est peut-être l’hommage le plus étonnant et le plus risqué qu’il puisse désormais s’autoriser.