Le 6 novembre 2019
Un mélodrame où les personnages sensibles combattent pour de bonnes causes. Dans la réalité, c’est admirable. Dans la fiction, on s’ennuie.
- Réalisateur : Philippe Lioret
- Acteurs : Marie Gillain, Vincent Lindon, Yannick Renier
- Genre : Mélodrame
- Nationalité : Français
- Durée : 2h00mn
- Date télé : 6 novembre 2019 20:55
- Chaîne : ARTE
- Date de sortie : 9 novembre 2011
- Plus d'informations : http://www.facebook.com/pages/Toute...
Résumé : Claire, jeune juge au tribunal de Lyon, rencontre Stéphane, juge chevronné et désenchanté, qu’elle entraîne dans son combat contre le surendettement. Quelque chose naît entre eux, où se mêlent la révolte et les sentiments, et surtout l’urgence de les vivre.
Notre avis : Cette fois, le réalisateur du réussi Welcome dilue son cinéma engagé dans un mélodrame au carrefour du drame social et de la tragédie personnelle. Les plus belles intentions humanistes n’aboutissant pas forcément aux meilleurs résultats artistiques, Toutes nos envies condamne son titre fourre-tout au stade du programme globalement raté. L’envie de signer un cinéma proche du réel ? Alors, cesse de rêver des figures impeccables, dont les attitudes sont parfaitement ajustées aux moments qu’elles vivent. Lindon, en tête, et son personnage, jamais pris en défaut : the perfect social man, empathique et pudique lorsqu’il s’agit de l’être, plus hargneux dès lors que la cause d’une femme surendettée vaut bien qu’on s’en prenne au système qui accule les pauvres au crédit. Dans la réalité, évidemment qu’on signe. Qui pourrait dire que le combat de ces deux juges ne contient pas, en miniature, la vérité d’une lutte à plus grande échelle contre les injustices sociales ?
Le problème, c’est qu’à l’écran, réduits à leur bloc d’humanisme, aussi prévisibles que peuvent l’être leurs ennemis, les protagonistes sont des têtes à claques. Leur malheur est mis à distance par une construction fictionnelle chargée des meilleurs sentiments, qui configure un récit édifiant auquel on n’adhère pas, désolé.
Dans la vraie vie, le personnage que joue Marie Gillain ne soupirerait pas de manière aussi convenue devant un docteur de téléfilm, dont la voix basse marche sur des œufs. Et le discret collègue qui l’accompagne dans son épreuve, aussi inattaquable que peut l’être un justicier des bonnes causes, prendrait un peu l’ombre que projetterait la réalité. Indubitablement, Lioret ne connaît pas l’opacité et, corollairement, avoue son obsession de la causalité : nous apprendrons donc, à travers une scène totalement explicative, les raisons qui déterminent une vocation dans la magistrature, selon des arguments attendus. Si ce qu’on devine paraphe la marque du médiocre, alors le long métrage n’est pas loin d’accepter le terme. A mesure que la tragédie se noue et que le corps de la jeune juge se recroqueville dans sa chambre d’hôpital, on a envie de fuir ce théâtre démonstratif, tout entier absorbé par ses intentions initiales. Les dialogues prenant la couleur de ce qu’ils doivent illustrer, le propos devient slogan ou jeux de mots (« c’est injuste, pour quelqu’un qui défend la justice », commente tristement la moribonde sur son lit de souffrance).
L’ostentation avec laquelle Lioret organise son mélodrame dessert très nettement son objectif et nous laisse globalement de marbre.
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roger w 19 novembre 2011
Toutes nos envies - la critique du film
Vendu comme un film sur le surendettement, Toutes nos envies se révèle en fait un drame médical classique où l’on suit un personnage dans les derniers mois d’un cancer en phase terminale. Si le mélo n’est pas forcément désagréable à suivre grâce au brio des acteurs et à la force de sympathie de Vincent Lindon, on a un peu l’impression que le réalisateur est passé à côté de son sujet. On assiste dès lors à deux films simultanés qui n’arrivent pas vraiment à se rejoindre. C’est vraiment dommage car le sujet méritait mieux.
tedsifflera3fois 1er décembre 2011
Toutes nos envies - la critique du film
Après Welcome, Philippe Lioret livre un nouveau film engagé sur un grand thème d’actualité. Le propos, irréprochable, sert de prétexte à une rencontre bien artificielle entre un juge résigné et une jeune femme au seuil de la mort. Le film explore alors les drames intimes de ses personnages de façon assez invraisemblable. Ma critique :
http://tedsifflera3fois.com/2011/12/01/toutes-nos-envies-critique/