Le petit bleu de la côte ouest
Le 26 mars 2003
Neuf nouvelles pour dévider le fil de la tragédie avec des accents de vieux blues.


- Auteur : José-Louis Bocquet
- Editeur : Buchet-Chastel
- Genre : Nouvelles

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José-Louis Bocquet n’aime pas les happy ends. Les neuf nouvelles de son dernier recueil, Toujours plus à l’ouest, dévident une fois encore le fil de la tragédie dans des textes aux accents de vieux blues.
Neuf nouvelles douces-amères qui de silences en non-dits dessinent l’univers de José-Louis Bocquet. Amitiés brisées, amours impossibles, espoir fugace d’un bonheur vite consumé. Beaucoup de pudeur dans les récits de ces drames de la vie qui font que plus rien ne sera jamais pareil. Une petite phrase, posée là, comme en s’excusant, et qui dit la fêlure insondable.
La caméra du reporter de guerre qui tourne toute seule, fixant l’ami, pulvérisé par un obus... "Je n’ai pas assisté au montage. Ils m’ont dit qu’on le reconnaissait bien..." La torture de la dictature grecque qui s’acharne sur cette femme pour avoir détruit un document : un poème d’amour qui remplira le reste de sa vie de grabataire. Le dernier Noël d’une vieille démente qui voulait voir Landerneau. Un hommage à Clouzot, comme un air de blues... On pense à Manchette... Le petit bleu de la côte ouest.
Neuf nouvelles où résonne la petite musique doucement tragique de José-Louis Bocquet. Celle de Zarmageddon, de La grosse vie. Un univers romanesque qui se précise au fil de ses livres, creusant des voies sans issues dans les espoirs déçus. Des histoires d’erreurs de casting, mais le film qui se joue, c’est celui de la vie, et il n’y a qu’une seule prise.
José-Louis Bocquet, Toujours plus à l’ouest, Buchet-Chastel, 2003, 144 pages, 13 €