Le 22 décembre 2022
Top Gun : Maverick joue et gagne sur deux tableaux. Celui du film d’action racé et percutant, avec sa dose de bons sentiments. Celui du film « méta » sur un acteur vieillissant mais pas encore prêt à raccrocher les gants. Une réussite totale.
- Réalisateur : Joseph Kosinski
- Acteurs : Tom Cruise, Ed Harris, Jennifer Connelly, Val Kilmer, Jon Hamm, Miles Teller, Glen Powell, Lewis Pullman, Jay Ellis
- Genre : Drame, Action
- Nationalité : Américain, Chinois
- Distributeur : Paramount Pictures France
- Editeur vidéo : Paramount Home Entertainment
- Durée : 2h11mn
- Date télé : 7 octobre 2024 23:20
- Chaîne : W9
- Reprise: 7 décembre 2022
- Date de sortie : 25 mai 2022
- Festival : Festival de Cannes 2022
Résumé : Après avoir été l’un des meilleurs pilotes de chasse de la Marine américaine pendant plus de trente ans, Pete “Maverick” Mitchell continue à repousser ses limites en tant que pilote d’essai. Il refuse de monter en grade, car cela l’obligerait à renoncer à voler. Il est chargé de former un détachement de jeunes diplômés de l’école Top Gun pour une mission spéciale qu’aucun pilote n’aurait jamais imaginée. Lors de cette mission, Maverick rencontre le lieutenant Bradley “Rooster” Bradshaw, le fils de son défunt ami, le navigateur Nick “Goose” Bradshaw. Face à un avenir incertain, hanté par ses fantômes, Maverick va devoir affronter ses pires cauchemars au cours d’une mission qui exigera les plus grands des sacrifices.
Critique : Il n’est pas nécessaire de revoir le Top Gun de 1986 pour apprécier celui de 2022. Mais la comparaison a quand même du sens car, sur un canevas similaire, Top Gun : Maverick propose comme une expérience augmentée de la première version. On y retrouve le spectacle, les scènes d’action, le bruit des réacteurs, l’histoire d’amour, mais le tout teinté d’une mélancolie douce-amère qui donne au film un caractère profond et attachant.
Cela tient bien entendu au personnage de Maverick, joué par un Tom Cruise sexagénaire mais encore au top de sa forme. Drôle de visage, drôle de corps, à la fois jeune et vieux, émouvant et anachronique.
- © 2022 Paramount Pictures. Tous droits réservés.
Cruise, le nouvel Eastwood ? On est loin de la richesse thématique du vieux cow-boy, qui plus est réalisateur de sa propre histoire, mais il y a quelque chose d’Impitoyable dans cette rencontre entre l’acteur et son personnage. Comme Maverick, Cruise ne veut pas s’arrêter : tandis que le pilote est prêt à prendre tous les risques pour aller au bout de sa mission, l’acteur n’hésite pas à accomplir lui-même des cascades sophistiquées dans ses films.
Et puis, de toutes façons, que peuvent-ils faire d’autre ? Certainement pas s’arrêter de voler pour Maverick, lui qui a refusé toute promotion pendant trente-six ans pour continuer à exercer son métier. Et certainement pas quitter l’univers du film d’action pour Tom Cruise, lui qui depuis vingt ans n’a plus joué dans un film « d’auteur ».
Le gimmick sur le regard est à cet égard savoureux : à deux reprises, son fidèle lieutenant lui dit « je n’aime pas ce regard » ; « c’est le seul que j’ai » répond Maverick, en écho au jeu de Cruise que d’aucuns ont qualifié de figé et minimaliste.
Mais le film va plus loin encore, avec cette scène magnifique et particulièrement émouvante des retrouvailles avec Iceman (Val Kilmer). Malade, dans l’incapacité de parler, ce dernier tape sur un clavier d’ordinateur sa demande à Maverick de lâcher prise. Et Tom Cruise de faire un aveu terrible en pleurant, qui vaut autant pour son personnage que pour lui-même : « Mais je ne sais pas comment ! » Avec cette référence à la vraie maladie de Val Kilmer (un cancer de la gorge dont il a réchappé mais qui a précipité la fin de sa carrière), le film joue frontalement la carte de la mélancolie et de la tristesse du temps qui passe.
Mais dans le même temps, il épouse à bras le corps le combat d’une génération qui refuse l’inéluctabilité du vieillissement, celle qui avait vingt ans au moment de la sortie du premier Top Gun en 1986.
Un parti pris particulièrement frappant dans l’exposition du corps encore vigoureux de Cruise, avec l’apothéose du match de foot torse nu sur la plage. Et surtout dans cette bluette improbable entre Maverick et Penny (Jennifer Connely), personnage invisible dans le premier opus mais évoqué comme l’amour de jeunesse du pilote. Alors qu’ils ont tous les deux largement dépassé l’âge de raison, ils vivent quand même leur relation comme deux ados insouciants, alternant jeux de séduction (encore une référence au regard) et situations cocasses (Maverick obligé de fuir la chambre de Penny en sautant par la fenêtre).
- © 2022 Paramount Pictures. Tous droits réservés.
Voilà pour l’expérience « méta » d’un film d’action qui fait réfléchir. Mais heureusement, il n’est pas que ça et le réalisateur Joseph Kosinski a un sacré savoir-faire ! Magistralement découpé, Top Gun : Maverick tient le spectateur en haleine pendant plus de deux heures, en alternant avec brio action, dialogues et scènes d’exposition.
La mise en scène de la vitesse retrouve avec bonheur les effets d’un tournage « en dur », avec la caméra accrochée aux jets et en plein cœur du cockpit. Il en résulte une fluidité incroyable dans la narration, qui rend lisible et aisément compréhensible la mission de ces pilotes de l’extrême, bien loin de la bouillie scénaristique des Marvel et autres comics.
Enfin, et surtout, l’œuvre est d’une sincérité désarmante dans sa façon de reprendre les codes du cinéma d’action hollywoodien à l’ancienne, celui des bons sentiments et de la camaraderie virile, celui de l’amour et de l’héroïsme.
Incontestablement, Top Gun : Maverick est de ces films qui font trembler les murs d’une salle de cinéma et font dresser les poils des spectateurs à la fin, lorsque les héros fatigués reviennent au bercail.
Et franchement, ça fait du bien !
Marc Poquet
Le test DVD
Image :
L’exploit technique (6 caméras Imax 6K à l’intérieur de chaque cockpit) donne ses lettres de noblesse à ce blockbuster résolument de haut vol. Si les scènes d’action se démarquent, le rendu est excellent pris dans son ensemble.
Son :
Hans Zimmer excelle à la baguette, sans oublier Harold Faltermeyer (le compositeur du premier Top Gun avec son inoubliable thème Take My Breath Away), et Lady Gaga signant notamment la chanson magnifique Hold My Hand.
Bonus :
Les trois bonus proposés sont autant d’éclairages sur le film et finalement son héros principal, à savoir l’avion de chasse :
– Autorisé à décoller
– Une avancée novatrice : Le tournage de Top Gun Maverick
– Une lettre d’amour à l’aviation
Eric Françonnet
– Sélection officielle Cannes 2022 : hors compétition
– Sortie DVD/Blu-ray : 2 novembre 2022
Galerie Photos
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RLeeP 25 juillet 2022
Top Gun : Maverick - Joseph Kosinski - critique
Du grand cinéma de divertissement,qui vaut essentiellement par son exigence technique, ses prises de vue réelles et la discrétion des effets numériques.
Il est également réjouissant de voir Tom Cruise jouer de son âge et de son image dans ce rôle de mentor d’une nouvelle génération...