Romances anecdotiques à Rome
Le 1er juillet 2012
Un coup dans l’eau de la fontaine de Trevi pour le plus new-yorkais des réalisateurs... Insignifiant.
- Réalisateur : Woody Allen
- Acteurs : Penélope Cruz, Ornella Muti, Alec Baldwin, Woody Allen, Roberto Benigni, Jesse Eisenberg, Judy Davis, Giuliano Gemma, Ellen Page, Maria Rosaria Omaggio
- Genre : Comédie romantique
- Nationalité : Américain, Espagnol, Italien
- Distributeur : Mars Distribution
- Durée : 1h51mn
- Date de sortie : 4 juillet 2012
Résumé : "To Rome with Love" nous fait partir à la découverte de la ville éternelle à travers différentes histoires de personnages, de simples résidents ou de visiteurs pour l’été, mêlant romances, aventures et quiproquos.
Critique : Mieux vaut prévenir d’emblée le spectateur, le dernier Woody Allen n’a pas grand-chose d’enchanteur à proposer, sinon qu’il invite à se (re)plonger dans les charmes insoupçonnés de la capitale italienne. Avouons qu’on était en droit d’en attendre davantage du cinéaste d’Annie Hall, et Manhattan dont le tour de l’Europe depuis près d’une décennie marquait un renouveau dans sa carrière. Depuis Match point, il a complètement abandonné les quartiers huppés de Manhattan pour se lancer dans un city trip de quelques-unes des villes comptant parmi les plus belles et les plus renommées d’Europe : Londres, Barcelone, Paris, et maintenant, Rome (quoique entrecoupé d’un bref retour à la maison par l’entremise de Whatever works).
Malencontreusement, cette nouvelle escale sur le Vieux continent prend des allures de "dolce vita" oisive, nettement inférieure à son cinéma antérieur. N’y allons pas par quatre chemins (puisque tous les chemins mènent à Rome !), les quatre histoires que rassemblent To Rome with Love, sont bien trop disparates et toutes dénuées du moindre soupçon de subtilité pour attiser notre indulgence, à l’exception peut-être de celle articulée autour de la romance adultérine entre Jesse Eisenberg et Ellen Page. On atteint même un sommet de médiocrité avec le personnage interprété par Roberto Benigni, honnête citoyen lambda devenant du jour au lendemain une vedette du petit écran, amené comme un cheveu sur la soupe pour caractériser notre société qui s’évertue à populariser de parfaits inconnus (le tour de la question avait déjà été abordé de façon plus futile dans Celebrity).
Né de l’imagination d’un auteur en panne flagrante d’inspiration, To Rome with Love n’est plus qu’un film décor, joliment servi par les splendeurs éternelles d’une capitale magnifiée par Darius Khondji, une commedia dell’arte vaine et banale. Le lieu méritait mieux, mais Woody avait probablement oublié d’éteindre sa caméra lors de ses dernières vacances romaines...
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roger w 15 juillet 2012
To Rome with Love - Woody Allen - critique
On a tellement évoqué le renouveau artistique de Woody Allen ces dernières années que le voir revenir plusieurs années en arrière fait un peu mal. Passe encore qu’il souhaite revenir à des badinages inconséquents, mais que comment un homme de goût comme lui peut-il envisager enrober son oeuvre dans une musique qui évoque les pires moments de la comédie italienne Z des années 70-80. Absolument horripilante de bout en bout, cette musique MINABLE nous rappelle les grandes heures de Paul Préboist ou encore Jean Lefebvre... Où est passé l’homme qui apprécie le bon jazz ? En outre, si certains épisodes sont frais et sympas (on aime bien celui avec Jesse Eisenberg et celui avec Woody justement), que vient faire celui complètement stupide avec Benigni ? On est donc sans cesse partagé entre le rejet pur et simple et l’indulgence. Voilà un film qu’on préférera oublier ;