Beaucoup de bruit pour... pas grand-chose
Le 28 juin 2006
Un film sur l’enfance qui s’empêtre de recherches bien (trop) adultes pour parvenir à nous émerveiller.
- Réalisateur : Terry Gilliam
- Acteurs : Jodelle Ferland, Janet McTeer, Brendan Fletcher
- Genre : Fantastique
- Nationalité : Britannique, Canadien
– Durée : 1h57mn
Un film sur l’enfance qui s’empêtre de recherches bien (trop) adultes pour parvenir à nous émerveiller.
L’argument : Jeliza-Rose, âgée de huit-dix ans, vit avec une mère alcoolique et un père drogué. A la mort de sa mère, elle part avec son père dans une maison abandonnée en rase campagne. Son père succombe dès le premier jour à une overdose et Jeliza-Rose, livrée à elle-même, fait la connaissance de ses plus proches voisins : Dell, mi-femme mi-fantôme, et son petit frère lobotomisé, Dickens. Dickens accompagnera Jeliza-Rose dans ses vies inventées, au même titre que les têtes de poupées qu’elle promène partout avec elle.
Notre avis : On pourrait qualifier le film d’"onirique-glauque". C’est presque un genre à part entière. Qu’on aime ou pas. Il y a de belles images, léchées à la perfection, et une succession de scènes irréelles qui forment un tourbillon. Mais comment se laisser bercer quand l’aspect fabriqué est si tangible ?
Il y a une relation qui naît entre les deux personnages de Dickens et de la petite fille. Mais comment s’y attacher quand, au lieu de se développer, elle se noie dans la masse des ramifications de l’histoire ? Reste un portrait de la fillette qui se réfugie dans le rêve, comme tous les enfants au fond. Et qui donne envie au spectateur d’en faire tout autant...
Au lieu de creuser ce qui aurait pu constituer des points forts, le film se déploie, à partir d’un scénario assez mince, comme une araignée qui n’arriverait pas à tisser sa toile. C’est alors le bruit, aussi bien sonore que visuel, qui tient lieu de liant. Et le spectateur est quitte pour rester les bras ballants, ainsi que la tête, puisqu’on ne lui réclame qu’une passivité émerveillée. Les quelques secondes de silence et de soleil amènent un répit bien court au regard de la pléthore de monstres qui nous assaillent. Et la surexplication - la voix off de l’enfant nous guide pas à pas dans ce que l’on voit à l’écran, sans nous laisser la moindre liberté d’interprétation - gâche les moments qui auraient pu être les plus touchants. Faut-il en déduire que Terry Gilliam prend ses spectateurs pour des abrutis ?
On voudrait bien penser qu’il se trompe mais le succès phénoménal des films pour "grands enfants" a bien de quoi faire craindre le contraire. Serait-ce à croire que le public en redemande, préférant se caler dans son fauteuil et s’assoupir devant ce fatras de bons sentiments déguisés en cynisme plutôt que de réfléchir quelques instants à cet état d’enfant et d’infantilisme dans lequel on le cantonne ?
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Norman06 21 avril 2009
Tideland
Gothique et nécrophile, ce conte d’horreur séduit par l’originalité du scénario et ses trouvailles visuelles. En dépit de quelques redondances, il ne méritait pas l’accueil public et critique plutôt tiède qui fut le sien à la sortie du film.