Le 20 octobre 2016
Tranquillement et fidèles à leur boom bap, Professor P et DJ Akilles continuent sur leur lancée avec The Tokyo Sessions, EP entraînant et reposant, invitation à fermer les yeux sur son canapé pour une pause de 25 minutes.


- Date de sortie : 17 octobre 2016

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Notre avis : Après leur concept All Year, Every Year, 4 EP’s répartis selon les 4 saisons comptant une année, les suédois Professor P et DJ Akilles reviennent à un projet moins dépendant des autres, néanmoins inscrit dans une discographie à l’implacable cohérence. D’une continuité telle qu’ils constituent une porte d’entrée parfaite à l’univers du duo (la preuve, nous les avons découverts grâce à ceux-là), ces nouveau morceaux condensent tout le charme d’un hip hop apaisant, sans colère, ni haine. Difficile de trouver une explication à ce titre d’EP, The Tokyo Sessions, ou même de ses morceaux, nommés pour certains selon des quartiers de la ville nippone, dans les influences du groupe, très proche du jazz et du hip hop des années 90, version réactualisée. Toujours est-il que Professor P et DJ Akilles proposent ici un projet au calme plus important, parcourant l’EP tel un fil rouge, avec l’union parfaite d’un flow passe partout mais maîtrisé et des productions entraînantes et voyageuses, rappelant parfois le travail du japonais Nujabes (un début de piste pour expliquer le nom de l’EP ? On se raccroche à ce qu’on peut...). Les scratchs fantastiques et jouissifs de DJ Akilles, présents sur la quasi-intégralité des 9 morceaux, accompagnent avec puissance les instrumentales dans les introductions, refrains et conclusions, samplant au passage certaines des plus grandes influences hip hop du groupe, côté East Coast. A ce titre, Michelangelo apparaît comme, si ce n’est pas un hommage, un retour en arrière total vers ces années d’âge d’or pour le hip hop new-yorkais tendance Wu-Tang Clan et Mobb Deep (ainsi que bien d’autres) en renouant avec une ambiance crade au grain poisseux, étouffant un flow « rimes crachées » mixé tendance « enregistrement avec un micro des années 90 à 20€ ». A part dans The Tokyo Sessions, on peut se questionner sur le choix d’avoir clippé ce Michelangelo plutôt qu’un autre, plus représentatif de l’EP et surtout plus abordable, comme The Sunshine, probablement la plus belle perle de ces 9 morceaux dont l’on ressort avec un immense sourire.