Le 15 octobre 2018
Shane Black s’empare de la franchise et délivre un blockbuster bas du front qui se contente de recycler quelques traits caractéristiques de son écriture mais sans l’intelligence de ses œuvres précédentes.
- Réalisateur : Shane Black
- Acteurs : Yvonne Strahovski, Olivia Munn, Boyd Holbrook, Alfie Allen, Jacob Tremblay, Trevante Rhodes , Keegan-Michael Key, Sterling K. Brown
- Genre : Science-fiction, Action
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Twentieth Century Fox France
- Durée : 1h47mn
- Date télé : 7 septembre 2023 23:30
- Chaîne : C8
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 17 octobre 2018
- Voir le dossier : La saga Predator
Résumé : Les pires prédateurs de l’univers sont maintenant plus forts et plus intelligents que jamais, ils se sont génétiquement perfectionnés grâce à l’ADN d’autres espèces. Alors qu’un jeune garçon devient accidentellement leur cible, seul un équipage hétéroclite d’anciens soldats et un professeur de science contestataire peuvent empêcher l’extinction de la race humaine.
Critique : Le style de Shane Black, tout le monde connaît. Scénariste star de la fin des années 80 et des années 90, il se fait un nom à Hollywood avec le script de L’Arme fatale de Richard Donner. Grand amateur de pulp fictions et de Raymond Chandler avec qui il partage le goût des intrigues tordues et des dialogues au cordeau, ses histoires greffent le buddy movie dans le néo-noir, relevé d’une bonne dose d’humour. Ses personnages de flics ou détectives désabusés, cyniques, casse-cou et portés sur la bouteille sont souvent accompagnés d’un équipier plus solaire, deux visions du monde s’affrontant pour faire un ressort de comédie. Il aime la période de Noël et il jette bien volontiers dans ses séquences violentes et spectaculaires des enfants dont il se sert pour rendre vulnérable des personnages qui n’ont rien à perdre.
Après quelques années durant lesquelles il disparaît des écrans, il passe à la réalisation avec l’excellent Kiss Kiss Bang Bang, fait de Iron Man 3 l’un des meilleurs films Marvel et revient aujourd’hui avec The Predator, franchise maudite dans laquelle il fit ses premiers pas d’acteur devant la caméra de John McTiernan pour le premier film.
- © 2018 Twentieth Century Fox Film Corporation. Tous droits réservés.
Cette énième séquelle ou reboot, on ne sait plus très bien, commence dans l’espace, sur le vaisseau d’un prédateur pris en chasse par ses congénères. Mal en point, il se fracasse en catastrophe sur notre bonne vieille Terre, pile à l’endroit et au moment où Quinn McKenna et ses comparses soldats essayent de mener à bien une mission de sauvetage. Le héros récupère par hasard le masque du Predator, l’envoie chez lui par colis pour le mettre en sûreté jusqu’à ce que son fils autiste tombe dessus, s’amuse avec et se retrouve traqué par les aliens.
McKenna est arrêté, déclaré mentalement dérangé et enfermé avec d’autres ex-soldats siphonnés, cependant que le Dr Casey Brackett est emmenée dans un labo où l’on dissèque le visiteur jusqu’à ce que, évidemment, cela tourne mal.
Il faudra bien toute la bande d’ex-soldats, le docteur et le fils pour comprendre les motivations du grand chasseur à dreadlocks et venir à bout de leurs poursuivants comme l’armée américaine et un super-Predator accompagné de… ses chiens.
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Comme on le voit, ça part dans tous les sens. Black et son compère scénariste, Fred Dekker, avec qui déjà il écrivit le méconnu The Monster Squad en 1987, jette de nombreuses idées dans le premier acte du film. Ils ont l’intention à la fois de s’amuser et d’étendre l’univers du Predator, en proposant de nouvelles espèces et surtout en expliquant les motivations des aliens.
Cela aurait pu être une bonne idée, cela reste en tout cas un bon point de départ. Mais le film, au lieu de tendre vers l’abstraction comme le premier épisode de McTiernan qui est le chef-d’œuvre inégalé que tout le monde connaît, devient une suite de clichés du divertissement bourrin hollywoodien. En cherchant à tout résoudre, il perd à chaque minute son intérêt et les pistes ouvertes par les scénariste ne se voient alors que comme des artifices fonctionnels de scénario.
- © 2018 Twentieth Century Fox Film Corporation. Tous droits réservés.
À l’image de ses personnages. McKenna est l’anti-héros que l’on croise souvent chez Black, mais sans le charisme d’un Bruce Willis, d’un Mel Gibson ou encore d’un Robert Downey Jr. Boyd Holbrook, le méchant de Logan, joue de ses postures et, heureusement, des quelques répliques bien senties que Black arrive encore à imaginer, mais c’est peu pour exister.
Ses comparses, tous fêlés, rendent le film, à quelques (trop) rares moments, imprévisible mais ils ne restent qu’à l’état d’ébauche, esquissés pour introduire suffisamment d’humour dans le script.
Alors The Predator se fait série B bas du front, enchaîne des séquences d’action à la mise en scène fonctionnelle, sans coup d’éclat, quelques saillies gore comme passages obligés, et se termine en petit twist destiné à l’ouvrir sur une possible suite.
Malgré de petites trouvailles et un humour noir qui fonctionne parfois, The Predator est gâché par une paresse d’écriture qu’il est difficile de pardonner à Shane Black.
Le film se termine par un combat dans la jungle, comme un écho au premier film mais qui n’en a ni l’audace formelle, ni la tension. Dommage.
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Stick17 18 octobre 2018
The Predator - Shane Black - critique
Je suis de plus en plus inquiet, avant la vision de ce nouvel opus !
En effet, je n’ai pas vu la moindre bonne critique...
Je suis de ceux, qui ont découvert le 1er en salle à l’époque de sa sortie (quelle putain de claque !).
Puis j’ai vu le second opus, là aussi en salle ! Et malgré le niveau un cran en dessous du film de Mc Tiernan, je fut plus que convaincu !
Ensuite...
Ensuite, ce fut la bérèzina ! Le chao ! Le massacre !
Ok, ok, j’ai pris un petit plaisir à revoir le prédator sur un grand écran mais au delà de ça... rien ! Néant !
Donc depuis presque 30 ans j’attendais un numéro...3 valable et là... c’est la douche froide visiblement !