Hip-hop
Le 15 octobre 2002
Un pas supplémentaire vers l’expérimentation.
- Artiste : DJ Krush
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Septième album d’un des personnage les plus atypiques et décalés de la scène hip-hop internationale, The Message at the Depth marque le retour de DJ Krush aux sources de l’abstract hip-hop. Au programme, sonorités caverneuses et beats agressifs et distordus. Un pas supplémentaire vers l’expérimentation.
Aujourd’hui considéré comme l’un des maîtres du hip-hop moderne, rien ne prédestinait Hideaki Ishii à devenir un DJ de stature internationale. Une adolescence tourmentée fait du jeune homme une proie facile pour les gangs de rue. Au début des années 80, à la limite d’être irrécupérable, il assiste à une projection de Wild Style. Hymne à la culture hip-hop alors en pleine émergence aux Etats-Unis. Face à cette déferlante de graffs, de breakdance, de rap et de DJ’s, Hideaki Ishii reçoit le choc culturel de sa vie. Le lendemain il s’équipe de deux platines et d’une table de mixage.
Après des débuts difficiles sur une scène hip-hop japonaise quasi inexistante, DJ Krush se met à développer des projets et surtout travaille sa technique. C’est en 1994 qu’un certain James Lavelle (patron du label Mo’Wax) commence à s’intéresser de plus près à Ishii et ses sonorités si spécifiques. Il reste quatre ans sur ce label et écrit deux belles pages hip-hop avec l’atmosphérique Meiso en 1995 et Ki-Oku, fusion jazz, en 1998. Après son départ de Mo’Wax, Krush sort les albums Kakusei et Zen, puis l’excellent mix Code 4109.
C’est donc un an après la sortie de Zen que nous retrouvons le bidouilleur nippon. The Message at the Depth est sombre et brumeux. L’obsession de Krush pour les rythmiques industrielles est ici assouvie. L’album se découpe en un triptyque. Une première partie excessivement dure, avec Trihedron en ouverture, affiche les ambitions du DJ. Tenter d’effacer la frontière qui existe encore entre l’électronique et le hip-hop. The Blackhole est la première charnière de cette galette hybride. Retour à des sonorités plus classiques, transition impeccable vers l’angoissant Song for John Walker en duo avec Anticon.
La dernière phase de l’album débute avec The Lost Voices, invitant le duo dub basse-batterie le plus célèbre du monde, Sly & Robbie. Mais cette partie reste assez décevante, les collaborations avec Angelina Esparza (très trip-hop FM) et Abijah (reggae de bas étage) font tache et déséquilibrent un peu l’ensemble.
Maintenant âgé de quarante ans, Krush continue à ouvrir et à baliser les nouvelles voies du hip-hop déstructuré, où le DJ est remis à sa place de faiseur et d’explorateur. Il y a quelques années, il voulait créer un genre en soi que l’on appellerait le "Krush style". Ishii est sur la bonne route.
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