The Innkeepers - Ti West - critique

Critique : Après avoir livré son surprenant The House of the Devil en 2009, on n’attendait qu’une seule chose de la part du cinéaste américain Ti West spécialisé dans l’horreur (The Roost, Cabin Fever 2, un segment de V/H/S), la confirmation... On avait envie d’y croire, malheureusement The Innkeepers qui prend place dans un hôtel supposé hanté, le Yankee Pedlar, ne parvient jamais à atteindre l’envergure du précédent film qui nous plongeait en permanence dans les tréfonds de l’étrange, où le frisson guettait à chaque recoin de pièce.
Ici, le maître à bord tente de se placer comme un expert des huis clos oppressants en situant une nouvelle fois l’intrigue dans une bâtisse dont on ne sortira pas. On sait que Ti West est un réalisateur qui aime prendre son temps dans la narration pour installer son ambiance. C’est d’ailleurs ce procédé qui fit la réussite de The House of the Devil. Il nous baignait dans un flot de tension continue jusqu’au climax de fin des plus tourmentés. L’atout d’antan se transforme ici en authentique faiblesse puisque The Innkeepers aligne un rythme d’une lenteur assommante où l’ambiance peine à s’installer convenablement. En effet, ce ne sont pas les quelques procédés un peu faciles comme un piano qui se met à jouer tout seul ou bien une ou deux apparitions spectrales sous forme de jump scares qui parviendront à nous faire hérisser le poil.

West semble tout vouloir miser sur ses deux personnages réceptionnistes (Sara Paxton et Pat Healy, deux geeks du paranormal), multipliant les dialogues sans jamais trop s’attarder sur une envie significative de créer la peur à l’écran. À partir d’une heure, on se demande avec un certain agacement quand le film parviendra enfin à décoller... Il faudra encore s’armer de patience et attendre les cinq dernières minutes pour passer la deuxième et entrevoir un petite dose de folie.
Au terme d’un dernier acte pour le moins glaçant et crispant (mais un peu trop vite expédié même si le savoir-faire est évident), c’est malgré tout la frustration qui domine vis-à-vis de ce qui a été proposé antérieurement. Le bilan à tirer est donc bien maigre pour un film qui suscite davantage de bâillements que de peur. On attend tout de même de voir le segment de Ti West tourné pour le film à sketches The ABCs of Death produit en 2012 et qui ne devrait pas tarder à être disponible en France en DVD après son passage par les festivals. Enfin, pour les amateurs de sensations fortes en quête d’une nouvelle virée aux côtés des spectres et des esprits malins, il est fortement conseillé de se tourner vers l’excellent Conjuring : les dossiers Warren de James Wan, le coup de flippe de l’année qui a fait trembler la rédaction !

LE TEST BLU-RAY

Les suppléments :

Un making-of éclair de 7 minutes avec des interventions des acteurs et de l’équipe technique revient furtivement sur les conditions et ce lieu si particulier de tournage. Le commentaire audio où interviennent le réalisateur et les deux acteurs principaux est plutôt intéressant et vous donnera quelques détails et anecdotes sur la conception du métrage. Au bout du compte, cela reste un peu léger question bonus.

L’image :

La copie en haute définition est d’une netteté imparable. Lisible jusque dans ses scènes les plus sombres, toutes les conditions sont réunies pour profiter au maximum de cette petite production de genre en terme d’image.

Le son :

Le son DTS-HD 5.1 est plutôt sobre et fait ce que l’on attend de lui dans une atmosphère générale où les envolées sonores d’envergure se font plutôt rares. On appréciera la clarté irréprochable des dialogues et le doublage français plutôt correct même si la piste anglaise reste cependant à privilégier.