Le 15 janvier 2024
Philippe de Broca signe un divertissement qui se veut virevoltant, mais recycle fort mal les recettes de ses films précédents. La sympathie que suscite le couple Noiret-Girardot sauve à peine cette comédie particulièrement convenue, où l’histoire policière n’est qu’un prétexte.


- Réalisateur : Philippe de Broca
- Acteurs : Philippe Noiret, Hubert Deschamps, Georges Wilson, Roger Dumas, Guy Marchand, Paulette Dubost, Annie Girardot, Jacques Boudet, Anna Gaylor, Simone Renant, Jacques Frantz, Catherine Alric, Raymond Gérôme, Monique Tarbès
- Genre : Comédie, Action, Comédie policière
- Distributeur : Compagnie Commerciale Française Cinématographique (CCFC)
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Durée : 1h41mn
- Date télé : 15 janvier 2024 20:55
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 18 janvier 1978

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Critique : Roi de la comédie virevoltante et du rebondissement, Philippe de Broca ne dément pas ici sa réputation, en adaptant Le Commissaire Tanquerelle et le Frelon, roman de Jean-Paul Rouland et Claude Olivier. Prenant quelques libertés avec le récit initial, ce divertissement so seventies accorde une large place à la relation sentimentale entre la policière énergique qu’incarne Annie Girardot, alors au sommet de sa popularité, et le professeur de grec ancien, interprété avec sa bonhomie naturelle par Philippe Noiret. La rencontre accidentelle de l’universitaire cycliste, forcément dans la lune, et de l’automobiliste pressée qui a les pieds sur terre, constitue la première étape d’une longue série de scènes-clichés, qui permettent aux deux comédiens de cabotiner. Parfois, leurs réactions outrées profitent de l’acoustique propre à quelques lieux solennels, comme les longs couloirs de la Sorbonne, où Antoine Lemercier donne ses cours magistraux.
En fait, les deux futurs amants se sont connus il y a longtemps et ont tellement envie de se voir que l’alibi d’une paire de lunettes oubliée leur permet de vérifier l’authenticité de leurs sentiments réciproques. A cette romance, se juxtapose une sorte de polar très léger, qui se donne clairement des airs de prétexte : on comprend, dès le premier meurtre exagérément mis en scène, que la trame est largement sacrifiée sur l’autel d’une histoire dévolue à faire briller les deux stars Noiret et Girardot, d’autant que chaque lieutenant de la police constitue un stéréotype vivant.
On a vraiment l’impression de voir s’agiter un théâtre de marionnettes et l’on s’intéresse finalement assez peu à ces histoires de députés assassinés et à ces courses-poursuites prévisibles, surtout qu’on les a déjà vues chez le même réalisateur. La verve coutumière d’Audiard est même noyée dans la verveine, ce qui est un comble.
Tout cela paraît aujourd’hui bien anecdotique, même si, à l’époque, le film eut beaucoup de succès, si bien qu’il engendra une suite sous le soleil méditerranéen, On a volé la cuisse de Jupiter, aussi médiocre, avec la présence dispensable de Francis Perrin.