Fiesta de katanas
Le 26 mai 2009
Un manga au graphisme soigné mais dont le récit et le souffle peinent sur la durée. A réserver aux otakus.
- Réalisateur : Masahiro Shinoda
- Genre : Animation, Arts martiaux - Combats , Manga
- Nationalité : Japonais
- Date de sortie : 27 mai 2009
- Plus d'informations : Le site du distributeur
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– Durée : 1h42mn
– Titre original : Sutorejia : Mukô hadan
Un manga au graphisme soigné mais dont le récit et le souffle peinent sur la durée. A réserver aux otakus.
L’argument : Le récit de Sword of the Stranger se déroule dans le Japon de l’ère "Sengoku", en pleine période de guerres civiles.
Un rônin sans nom sauve un jeune orphelin, Kotarô, et son chien Tobimaru, lors d’un incendie. Pendant ce temps, une mystérieuse milice venue de Chine recherche Kotarô dans le but de l’utiliser pour accomplir un rituel occulte procurant la vie éternelle. Parmi eux se trouve Luo-Lang, un bretteur émérite assoiffé de combats aux ordres du seigneur de guerre Bai-Luan.
Kotarô engage alors le rônin sans nom comme garde du corps en échange d’une pierre précieuse qu’un moine lui a donné, et ils décident de faire route ensemble.
A partir de cet instant, leurs destins vont être inexorablement liés. Débute alors une émouvante histoire d’amitié entre deux individus ayant connu de nombreuses tragédies dans leurs vies personnelles : un samouraï sans maître et sans nom qui a juré de ne jamais retoucher à un sabre, et un jeune garçon qui a perdu ses parents.
Notre avis : “Shebam ! Pow ! Blop ! Wizz !” Si l’on réécrivait la chanson Comic Strip aujourd’hui, il faudrait traduire les onomatopées en japonais... Car c’est une déferlante importatrice des anime japonais qui a pris le public français “généraliste” depuis quelques années, et Sword of the stranger semble bien s’inscrire dans cette tendance nippomaniaque tous azimuts. Signé par le studio Bones, qui a apporté sa touche aux excellentes séries Cowboy Bebop et Full Metal Alchemist, le film est soigné sur le plan du graphisme, mettant à l’épreuve des trouvailles ingénieuses en matière de dessin et d’animation, notamment dans des séquences de combat élégantes et fluides, où l’on trouve le plaisir du spectacle pur, tant par l’esthétique visuelle que par un mixage sonore élaboré, où les sabres vibrent dans l’air et les éléments s’écroulent à grands fracas. Seuls quelques décors ponctuels d’une 3D basique et passablement laide viennent ternir par endroits une direction artistique par ailleurs réussie, qui peut évoquer l’estampe, mais aussi la peinture chinoise des montagnes et lieux naturels, les films épiques de Kurosawa sur les shôgun, voire (par des allusions discrètes de cadrage et de montage) aux westerns spaghetti de Sergio Leone. C’est l’univers du Japon traditionnel qui prend consistance sous nos yeux, à travers toute une galerie de détails - village de petites gens, temple bouddhiste, paysans cocasses... - qui ponctuent le film.
Reste que cet emballage avantageux est trop faible pour masquer la principale faiblesse de Sword of the stranger, à savoir la mollesse de son scénario. Dès la première demi-heure, se voit confirmé le pressentiment d’avoir affaire une fois de plus à une histoire de mystérieux vagabond capable de vaincre n’importe quel adversaire, une fois son katana dégainé. Les errances de Sans-Nom le rônin (un samouraï qui n’est plus au service de son seigneur) aux côtés d’un gamin peinent à convaincre au-delà du stéréotype : il ne suffit pas de quelques irruptions d’un flash-back hallucinatoire pour donner un passé véritable à un personnage, pas plus qu’il ne suffit d’affubler un enfant d’un chien fidèle pour les rendre tous les deux sympathiques. L’intrigue principale, qui tourne autour d’un vague élixir d’immortalité, apparaît surtout comme un gigantesque prétexte (et après tout, pourquoi pas ?) à mesurer les vertus martiales respectives des Chinois et des Japonais, dans le plus pur esprit Shaolin contre Ninja. Ce qui serait plutôt divertissant, si le film ne prétendait pas tenir le souffle d’un long-métrage... Sword of the stranger est donc victime de sa croyance aux vertus narratives intrinsèques du récit de chevalerie à la japonaise : là où les précédentes productions du studio brisaient joyeusement par leur ton décalé les codes de leurs genres respectifs (policier pour Cowboy Bebop, fantasy futuriste pour Full Metal Alchimist), cet opus demeure dans l’ensemble convenu, d’une qualité à peu près équivalent à un bon épisode d’OAV. Les inconditionnels du sabre apprécieront, les autres trouveront le temps un peu long...
- © Beez Entertainment
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