Papillons à barbe
Le 10 juin 2003
Les barbus gagnent encore en légèreté sur un nouvel album venant chatouiller les tout grands.
- Artiste : Grandaddy
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Après un premier album aux allures grunge particulièrement collantes, les larves barbues de Grandaddy s’étaient brusquement muées en papillons pop-rock de haute volée sur The Sophtware Slump il y a deux ans de cela. Aujourd’hui, Sumday vient brillamment confirmer cette éclosion.
Et Grandaddy de s’installer définitivement dans le peloton de tête des faiseurs de rock à mélodies illuminées, aux cotés des Mercury Rev et autres Flaming Lips. Le groupe possède tout simplement l’art de placer chaque note, chaque son, chaque intonation exactement là où il faut pour construire des mélodies se déroulant le long d’arrangements limpides et parfois détonants. En tout cas les cinq Californiens semblent aujourd’hui avoir définitivement balisé leur territoire. Si les barbes et les chemises à carreaux persistent, les guitares crasseuses des débuts se sont débarbouillées, et les synthétiseurs de superette, rois de The Sophtware Slump, se font maintenant plus sporadiques et sont employés au service de mélodies osant venir chatouiller les orteils des géants Beatles et Beach Boys (Saddest Vacant Lot In All The World sonne comme une réponse au She’s Leaving Home de McCartney, et The Warming Sun est habité de voix wilsoniennes).
Jason Lytle semble d’ailleurs avoir définitivement accepté son timbre romantique et crève-cœur, et ce pour le bien de tout le groupe. Now It’s On, premier single extrait de Sumday, est le parfait représentant du son mature et posé du Grandaddy d’aujourd’hui : la voix de Lytle bien en avant, le groupe installe un tapis de guitares épais et moelleux (tellement moelleux que le spectre du rock FM n’est pas loin), qu’un break synthétique digne des Pet Shop Boys vient tacher, histoire de relever les couleurs des arrangements.
Bien sûr la voix trafiquée et les gadgets sonores de Stray Dog And The Chocolate Shake évoquent inévitablement les Flaming Lips, dont l’influence plane finalement sur l’ensemble du disque. Mais à l’inverse des Lips, Grandaddy réussit à se délester de tout prétendu second degré rigolo et cool, et va à l’essentiel : un son riche et personnel, et des chansons imparables. Comme quoi on peut bien porter des chemises de bûcheron et être raffiné à la fois.
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