Le 5 août 2014
- Réalisateurs : Hayao Miyazaki - Isao Takahata - Goro Miyazaki
- Genre : Manga
Et si c’était bien la fin pour le studio fondée par Hayao Miyazaki et Isao Takahata ?
Et si c’était bien la fin pour le studio fondée par Hayao Miyazaki et Isao Takahata ?
Venise. 2013. Miyazaki annonce sa retraite, alors que son ultime film, Le vent se lève, est en compétition à la Mostra. Fin de chapitre sous le signe de la maturité qui en oublie presque totalement l’onirisme propre au maître pour se concentrer sur l’histoire nippone et le regard nostalgique du cinéaste sur son enfance.
Japon. Novembre 2013. Le dernier film de Takahata, âgé de 79 ans, Le conte de la princesse Kaguya, débarque sur les écrans. C’est le plus long film réalisé au sein du studio Ghibli, et le premier de son auteur depuis Mes voisins les Yamada, en 1999.
Les deux cinéastes avouent la difficulté de créer, le laborieux processus artistique qui nécessite des années pour mettre en place des longs métrages dessinés artisanaux, aidés par l’informatique depuis les années 2000, dont ils sont devenus les chantres depuis leurs débuts à la Toei (Horus, Prince du Soleil pour Takahata réalisateur et Miyazaki animateur en 1968).
Le studio Ghibli est fondé en juin 1985, peu après la sortie hasardeuse de Nausicaa de la vallée du vent, une oeuvre visionnaire qui coule le studio qui le produit. Il devient leur plateforme de jeu. Un monde récréatif où ils s’échangent les casquettes : producteurs, scénaristes, réalisateurs, consultants... Le premier opus issu de cette union sacrée s’intitule Le Château dans le ciel (1986). Un chef d’oeuvre, éblouissant de beauté, que les Français ne pourront découvrir que dans les années 2000, lorsque le manga version long métrage s’est débarrassé de l’embarrassante étiquette Club Dorothée. Il est signé Miyazaki.
Le premier chef d’oeuvre de Takahata est Le Tombeau des Lucioles (1988) ; il ne sort sur notre territoire qu’en 1996. Sa vision de l’enfance sur un champ de bataille émeut. C’est un drame saisissant qui manifeste toute l’étendue artistique des auteurs au cœur du studio. Une oeuvre culte.
Disney s’intéresse à Ghibli et signe un contrat de distribution exclusif pour raviver chaque joyau de Miyazaki, devenu incontournable depuis le succès consécutif de Mon voisin Totoro et Porco Rosso. Le succès phénoménal de Princesse Mononoke à la fin des années 90 au Japon y est pour beaucoup..
Désormais ouvert aux grandes festivités mondiales (Le voyage de Chihiro se retrouve sélectionné à Berlin où il partage l’Ours d’Or), le cinéma des studios Ghibli épate moins en dehors de deux monstres sacrés. L’engeance de Miyazaki, au doux prénom de Goro, déçoit avec Les contes de Terremer (2005) et La Colline aux coquelicots (2011). Quant à Arrietty, le petit monde des Chapardeurs (2010) d’Hiromasa Yonebayashi, il ne suscite pas l’engouement des grands jours.
Aujourd’hui, en proie au doute et à la lassitude, le studio se met en pause, selon les médias japonais. L’information fait le tour de la toile. Une folle rumeur que l’on n’ose imaginer.
Galerie photos
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