Jeux d’été
Le 20 novembre 2010
Ce récit initiatique dans la Rome des années 40, porté par le charme et la vivacité de ses interprètes non professionnels, est une des plus belles réussites de Renato Castellani.
- Réalisateur : Renato Castellani
- Acteurs : Alberto Sordi, Oscar Blando, Liliana Mancini
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Italien
- Date télé : 27 février 2021 23:59
- Chaîne : France 5
- Date de sortie : 23 septembre 1949
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– Durée : 1h40 mn
– Sotto il sole di Roma
– Année de production : 1948
Ce récit initiatique dans la Rome des années 40, porté par le charme et la vivacité de ses interprètes non professionnels, est une des plus belles réussites de Renato Castellani.
L’argument : Rome. Après la guerre, Ciro traîne dans les rues, vivant d’expédients. La mort de sa mère affecte le jeune garçon, mais il ne change pas de mode de vie. A la suite d’une tentative de vol, le père de Ciro, veilleur de nuit, meurt. Ciro comprend alors qu’il est dans une impasse et devient honnête. Il sera veilleur de nuit comme son père...
Notre avis : Renato Castellani (1913-1985), dont la carrière cinématographique débuta en 1936 et qui collabora comme scénariste ou assistant-réalisateur avec Camerini, Soldati, Blasetti ou Genina, jouit d’une réputation de cinéaste méticuleux et calligraphiste dont les films, produits luxueux et raffinés, peinent à prendre vie. Costumes, décors, photo : tout est d’une qualité exceptionnelle dans Un colpo di pistola, d’après Pouchkine (1941) ou dans Zazá (1944 avec Isa Miranda). Dans la coproduction italo-britannique Giulietta e Romeo (1954, Lion d’or à Venise) le chef opérateur Robert Krasker s’inspira directement de Vermeer, Carpaccio ou Pisanello pour un résultat, certes éblouissant, mais un brin figé. Quant aux amples biographies en plusieurs épisodes que le cinéaste réalisa pour la télévision à la fin de sa carrière, Vita di Leonardo (1971) ou Verdi (1982), ce sont des produits culturels fort respectables mais un peu indigestes.
Même les films à sujets contemporains, moins ankylosés, sont parfois gâchés par un professionnalisme trop scrupuleux qui bride toute audace véritable. Ainsi Nella città l’inferno - l’enfer dans la ville, description au départ très crue d’une prison pour femme, ne tient pas ses promesses et sombre dans le mauvais roman photo, entraîné par une Giulietta Masina qui cabotine pitoyablement pour tenter de s’imposer face à une Magnani impériale.
Le talent de Castellani est pourtant réel et il se manifeste tout particulièrement dans les films qu’il tourna dans l’immédiat Après-Guerre : Mio figlio professore (1946 avec Aldo Fabrizzi), et surtout la trilogie formée par Sotto il sole di Roma (1948), È primavera (1949) et Due soldi di speranza(1951).
Ces trois films se rattachent au courant néoréaliste : fort ancrage social, acteurs non-professionnels (à quelques exceptions près), tournage en extérieurs.
Sotto il sole di Roma décrit de façon assez précise la vie dans le quartier populaire de Saint-Jean de Latran entre 1943 et 1946, la grande histoire intervenant plus d’une fois dans la vie des protagonistes. Mais ce sont plutôt les soucis du quotidien et les drames privés qui occupent le premier plan.
Le ton est généralement à la comédie et les aventures de Ciro, adolescent qui a bien du mal à quitter le monde insouciant des jeux et des combines, sont souvent très drôles (en particulier les épisodes du vol de chaussures et celui du match de boxe). Mais le drame prend plus d’une fois le dessus et les séquences où le héros apprend la mort de sa mère, où celle, encore plus forte, où il cause indirectement celle de son père marquent l’ensemble d’un sceau de gravité.
Il s’agit clairement d’un récit initiatique, le passage à l’âge adulte passant bien entendu aussi, et surtout, par l’amour. Le très beau personnage d’Iris, la jeune voisine déjà pleinement consciente de la gravité de la vie et qui, d’une main ferme, ramènera dans le droit chemin le héros égaré, bénéficie de la présence radieuse de son interprète, la débutante Liliana Mancini qui travaillait jusque-là dans un atelier de couture.
Son partenaire, Oscar Blando, ex maître-nageur (bagnino) est également pour beaucoup dans la réussite de Sotto il sole di Roma auquel il communique son énergie et sa vivacité.
Le charme de ses interprètes, la beauté de Rome et de la campagne environnante révélée par la splendide photo de Domenico Scala, la partition entraînante de Nino Rota, plus subtile qu’il n’y paraît, la sûreté de touche de Castellani enfin : toutes ces qualités réunies font le prix de ce très joli film.
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