Franck se réveille couché dans une boîte qui se révèle assez vite être un cercueil. C’est même sa seule certitude, puisque Franck ne sait même pas qu’il s’appelle Franck et surtout, n’a pas la moindre idée de ce qu’il fait là ! La situation semble assez désespérée lorsque s’échappe une petite musique familière de la poche de pantalon du mort vivant. Le problème n’est pas résolu pour autant ! Comment convaincre un quelconque vivant de venir vous déterrer lorsqu’on ne connaît ni son nom, ni l’adresse de son cimetière et qu’il tient déjà du prodige de ne pas se faire raccrocher au nez ! Et c’est parti pour une course contre la panne de batterie !

Henri-Frédéric Blanc est un homme éclectique. Il a déjà publié une dizaine de romans, des nouvelles, du théâtre, de la poésie et même une BD. Sous la dalle manie un humour noir de bon aloi, sans excès d’effets, une bonne ambiance thriller, tiens ! pourquoi pas Bruce Willis dans le rôle du mort ? On passe sans effort de l’incrédulité du sujet à l’angoisse, puis à la panique, avant d’assister en direct à ses hallucinations. Et l’auteur sait parfaitement jouer du temps, faute d’avoir l’espace, et cette exploration éperdue d’un répertoire téléphonique, loin de s’étirer, fait bel et bien un roman haletant. Le bémol vient dans les dernières pages, qui se veulent morale de l’histoire, et nous servent un catalogue d’aphorismes de comptoir qui aurait mérité soit un véritable développement, sous forme d’une deuxième partie, soit rien du tout. En général, l’humour noir se suffit à lui-même !