Raowl . T.1 . La Belle et l’Affreux - La chronique BD

Donner un bon gros coup de poing aux contes, voilà le credo que s’est fixée la série Raowl, envoyant valser les codes pour en faire un univers propice à la blague et à la bagarre.

Bourrin au possible dans l’action, mais étonnement fin dans sa diction, le gag est multiple et surtout bien équilibré. Si le prologue laissait penser à une dose d’aventure un peu lourde, avec beaucoup de crânes brisés type Kid Paddle mais sans la répartie d’un Donjon, il se trouve que le chevalier errant, qui est aussi un prince méprisant et précieux sous son air bourru, peut se révéler un fin bretteur au niveau de la langue. Évidemment, c’est quand il se la joue sûr de lui, envoyant bouler les seigneurs vampires, ou lorsque la princesse se permet un commentaire bien blessant, que l’on se prend à sourire bêtement, se régalant des galéjades colorées.

Tebo / Dupuis

Car de la couleur, il y en a, et pas spécialement le rouge vif et sanguin. La diversité des ennemis, des gardes cochons aux serviteurs zombies, fait apprécier le travail de Tébo, qui plonge son lecteur dans un réservoir assez étendu de possibilités : château fortifié, forêt hantée, crypte nécromancienne, les lieux participent également à égayer le récit. Le ton comique se retrouve ainsi partout, des mimiques jusqu’aux armes, et le dessin assure le spectacle jusqu’au bout de l’album, avec couleurs et humour.

Tebo / Dupuis

Ce premier tome a tout pour plaire dans ce filon de l’héroïco-comique : un héros sympathique mais bien bourrin, une princesse capricieuse mais intelligente, des ennemis inépuisables et un terrain bien en place : de quoi continuer encore un moment.