Sourires d’une nuit d’été - Ingmar Bergman - critique

Critique : Fredrick, qui paraît austère et rigoriste et ne parvient pas à trouver le bonheur avec Anne, va chercher à renouer avec la comédienne Désirée (Eva Dahlbeck), une ancienne liaison de passage dans sa ville pour une représentation. De son côté, Henrik, torturé et en révolte contre son père, attiré par Anne qu’il estime inaccessible, va jeter son dévolu sur Petra (Harriet Andersson), la soubrette délurée qui va tout de même le repousser. Charlotte (Margit Carlquist), la meilleure amie d’Anne, vient se plaindre auprès d’elle des infidélités de son mari, le comte Malcolm (Jarl Kulle), un officier prétentieux.

S’inspirant librement du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare et des films français de Max Ophüls, Ingmar Bergman, dont la carrière peinait à décoller, tournait ce qui sera son unique comédie ou presque. Les protagonistes, quasiment tous en couple avec la "mauvaise personne", vont alors entrer dans une sorte de ronde tragi-comique teintée de marivaudage, qui n’épargnera personne. Les événements principalement orchestrés par les femmes vont souligner tout le ridicule des hommes, tout imbus d’eux-mêmes et empêtrés dans leurs certitudes.

Ingmar Bergman connaîtra le succès international avec ce film qui recevra le prix de l’humour poétique (!) au festival de Cannes 1956, curieux prix qui ne sera décerné qu’une fois. Ingmar Bergman deviendra par la suite un habitué du festival : en 1997, il se verra remettre la Palme des Palmes pour l’ensemble de sa carrière.

Woody Allen, grand admirateur, s’inspirera de cette œuvre pour son film Comédie érotique d’une nuit d’été (A Midsummer Night’s Sex Comedy) (1982).