Scènes de la vie conjugale - Ingmar Bergman - critique

Critique : Tout semble aller pour le mieux lorsqu’ils s’expriment devant des journalistes venus les interroger pour un magazine de mode, montrant l’image de la famille idéale. Peu après, ils vont recevoir Katarina (Bibi Andersson) et Peter (Jan Malmsjö) pour un dîner qui finira en pugilat entre leurs deux amis. Cet incident va amener Marianne et Johan a se poser des questions.

Cette œuvre fut d’abord une mini-série de six épisodes d’environ 50 minutes chacun, tournée pour la télévision suédoise. Le film sera remonté et condensé en 2 h 50 mn pour être exploité au cinéma. Le découpage de la série en épisodes portant un titre a été conservé : ils sont annoncés par un carton.
Ingmar Bergman a dit s’être inspiré de sa propre relation avec Liv Ullmann, et qui dura six ans à partir de 1965.

Si la première séquence donnent l’impression d’un bonheur conjugal exemplaire dans les propos échangés, on sent bien quelques failles entre les deux époux : un sourire gêné, un rictus ou un regard fuyant. Chaque épisode va alors amener un élément déterminant qui va conduire à la désagrégation du couple.

Toute la force de l’univers d’Ingmar Bergman est là : des souvenirs personnels, une forme de huis clos où les protagonistes s’attirent, se déchirent, se quittent pour mieux se retrouver et pour de nouveau se déchirer.
Le cinéaste semble travailler ses personnages au scalpel en les faisant passer par une multitude de sentiments contradictoires et d’attitudes tantôt généreuses voire désintéressées, tantôt pitoyables, le tout avec des dialogues, signés Bergman lui-même, extrêmement brillants.

Les deux acteurs principaux, Liv Ullmann (dans une variation de sa propre vie) et Erland Josephson, omniprésents avec des rôles écrasants, sont impressionnants de naturel et de crédibilité.