Pop atmosphérique
Le 26 novembre 2002
Un premier disque surprenant et imprévisible, chargé d’émotions.
- Artiste : Overhead
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La bonne nouvelle de l’automne vient de France. Overhead sort Silent Witness, un premier disque surprenant et imprévisible, chargé d’émotions, naviguant entre rock, jazz et trip-hop.
Dans l’ombre depuis une dizaine d’année, laissant la part belle à l’électro en tous genres, le rock a fini de manger son pain noir. Face aux pilleurs des années 70 (les Strokes en tête), une kyrielle de groupes s’est engagée à faire évoluer le genre, quitte à l’exploser. Mélangeant les influences, amenant du sang neuf et poussant le trinôme épuisant couplet-refrain-break vers la porte de sortie. Overhead est de cette lignée.
Le quatuor (bientôt quintette), issu de la région parisienne, a réussi ici un coup de maître. Riche et diversifié, Silent Witness est un album qui se laisse déguster. Tout est dans le contraste. Assemblage judicieux d’expirations violentes, tendues et progressives (Monkey For The People, Let Us Be) et d’inspirations profondes et planantes (Innerself), jouant sur l’intimité et l’ambiance, proche de la BO de film.
La démarche de Nicolas Leroux (chanteur leader) est simple, prendre le temps pour chercher, écrire, composer et trouver sa voix. Et quelle voix ! Superbe, de tête, qu’il sait garder chaude pour les parties rock de l’album. Un équilibre étonnant entre les vocalises déchirantes de Jeff Buckley et l’amplitude de Roland Orzabal. Mais la force de cet album est l’orchestration. Les jolies mélodies de Leroux sont totalement transcendées par les qualités d’interprétation des musiciens. Le trio basse (Jean-Claude Kebaïli), batterie (Christophe Desmaret) et claviers (Alexandre Destrez) apporte la pulsation et le groove (The Sky Lit Up) qu’il manque à bon nombre de groupes pop-rock.
Enregistré en quinze jours, l’album bénéficie de la production fine et intelligente de Stéphane Briat (Air, Phoenix). Les cordes, assez présentes, ondulent entre délicatesse et discrétion, sans jamais être vulgaires ni mielleuses. Quelques séquences électroniques, judicieusement choisies, apparaissent ici et là, rehaussant une fois de plus couleurs et contrastes.
L’alliage créé par Overhead fait de Silent Witness un des albums les plus intenses et les plus élégants de cette rentrée. Une œuvre profonde et pleine de maturité. L’album pop de l’année ?
Overhead - Silent Witness (Naïve)
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