Shirley Temple (1928-2014) : l’enfant star la plus célèbre

On a du mal à imaginer aujourd’hui l’immense popularité de Shirley Temple, enfant star la plus célèbre de l’histoire du cinéma, dont la valeur marchande égalait celle des Garbo, Hepburn et autres Bette Davis. Bouclettes blondes, air de petite poupée trop tôt confrontée aux adultes, petit singe savant et minaudant, elle a contribué à divertir une génération de spectateurs avide d’aimables divertissements. Après des courts métrages et quelques emplois secondaires, elle est vite devenue une grande vedette maison de la Twentieth Century Fox, avec une moyenne de trois films par an. Ceux-ci étaient bâtis sur le même standard, avec une philosophie optimiste et bon enfant, au centre de scénarios couvrant la comédie aussi bien que le drame. C’était le cas de P’tite Miss (A. Hall, 1934), Boucles d’or (I. Cummings, 1935), Heidi (A. Dwan, 1937), ou bien encore La petite princesse (W. Lang, 1939).
Dans ces films, il arrivait à Shirley de pousser la chansonnette et d’effectuer des numéros de claquettes, avant de réconcilier les couples en discorde, les Blancs et les Noirs ou les cow-boys et les Indiens, armée de sa débrouillardise et ses bons sentiments. Mais l’arrivée de l’adolescence et de l’âge adulte sonna le glas de son personnage et la Fox ne sut plus comment utiliser Shirley Temple. Dès le milieu des années 40, elle joua les jeunes premières sans grand relief dans des productions de prestige mais somme toute mineures, à l’instar de Depuis ton départ (J. Cromwell, 1944) ou Le massacre de Fort Apache (J. Ford, 1948). Retirée des écrans dès 1949, l’ex-enfant prodige a tenté une seconde carrière à la télévision, puis dans la politique. Elle a été représentante des États-Unis à l’ONU en 1968 puis ambassadrice au Ghana. Si la plupart de ses films ont aujourd’hui vieilli, Shirley Temple n’en était pas moins l’une des dernières survivantes de l’âge d’or des studios.