Le 11 janvier 2018
- Scénariste : Rick Remender>
- Dessinateur : Jerome Opeña
- Collection : Urban Indies
- Editeur : Urban Comics
- Date de sortie : 3 novembre 2017
Rick Remender est un habitué chez Urban Comics, qui a décidé d’éditer toutes ses séries Image Comics d’outre Atlantique. Après Black Science, Deadly Class ou encore Tokyo Ghost, voici débarqué un nouvel univers prometteur : celui de Seven to Eternity. Pour l’occasion, Remender retrouve un compagnon d’arme, Jerome Opena, co-dessinateur sur la série Fear Agent. Verdict ?
Résumé : "Le Maître des Murmures étend son emprise sur le royaume de Zhal, promettant à quiconque l’écoutera d’exaucer son vœu le plus cher en échange d’un accès total à ses yeux et à ses oreilles. Refusant ce marché de dupe, transformant les victimes du tyran en véritables espions à sa solde, Zeb Osidis s’exila il y a des années, contraignant son clan à errer sur les terres inhospitalières de Zhal. À la mort de Zeb le patriarche, rattrapé par les assassins royaux, il revient désormais à Adam d’honorer la promesse faite à son père de ne jamais céder aux avances du Maître des Murmures. Devant la misère de la famille dont il a désormais la charge, sera-t-il seulement capable de résister ?"
Le résumé de ce premier tome est déjà bien dense. Car Remender ne se contente pas de lancer un nouveau comics, il forge un nouvel univers d’une ampleur assez considérable. Sous les traits précis et tranchants comme l’acier de Jerome Opeña, Seven to Eternity brosse donc le portrait d’un monde possédé par les forces du mal. Mais l’originalité de ce mal propre à la dark fantasy, dont Seven… est une émanation assumée, est qu’il n’est pas le fruit d’une violence physique ou d’une magie quelconque : le Mal ici est avant tout psychologique. C’est par la rumeur que le pouvoir est renversé, par les mots que des familles entières sont anéanties. Le Maître des murmures porte alors bien son surnom de Maître fange.
Bien sûr, au delà de son concept fort, Remender navigue dans les eaux de confort de la fantasy : les pouvoirs des grandes familles rivalisent tous d’ingéniosité et semblent tous habités par un lourd passé, patrimoine de générations préexistantes. Résultent certaines scènes de combats jouissives, bien que partiellement dures à lire dans la version collector en noir et blanc. L’acuité du trait et la profondeur des personnages sont néanmoins parfaitement retranscrites par Opeña, qui sert le discours avec ses planches détaillées comme autant de cicatrices du passé sur les corps de héros torturés. Certains designs de persos sont incroyables d’inventivité : Pont-Levis et sa mâchoire resteront dans les mémoires, mais en réalité tous les personnages sont d’une précision incroyables et on sent le plaisir du dessinateur à créer.
Des parchemins écrits viennent clôturer les chapitres et laisser la trace d’un journal intime, d’une voix alternative à la narration classique mais qui a constamment le souci de faire la jonction avec le récit. Une autre belle idée de ce Seven to Eternity qui n’en manque pas… De ses fulgurances de violence, à sa poésie du macabre, Remender aura réussi un joli coup d’essai, une introduction à une œuvre ambitieuse et singulière. En somme, une nouvelle série à suivre.
128 pages - 10 €
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