Le 17 juillet 2022
Si la trempe irrésistible de Woody Allen est perceptible dès la première séquence, cette énième variation des errements amoureux et psychanalytiques du cinéma manque cruellement d’imagination et de rythme.


- Réalisateur : Woody Allen
- Acteurs : Wallace Shawn, Sergi López, Louis Garrel, Gina Gershon, Elena Anaya, Steve Guttenberg, Richard Kind, Christoph Waltz, Nathalie Poza, Tammy Blanchard
- Genre : Comédie, Romance
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Apollo Films
- Durée : 1h32mn
- Date télé : 25 avril 2023 23:05
- Chaîne : Canal+
- Date de sortie : 13 juillet 2022
– Année de production : 2020
– Voir toute nos critiques de Woody Allen
Résumé : Un couple d’Américains se rend au Festival du Film de Saint-Sébastien et tombe sous le charme de l’événement, de l’Espagne et de la magie qui émane des films. L’épouse a une liaison avec un brillant réalisateur français tandis que son mari tombe amoureux d’une belle Espagnole.
Critique : Depuis que Woody Allen fait du cinéma, il se plaît à mettre en scène son personnage préféré, à savoir lui-même. Cette fois, le cinéaste nous emmène dans l’univers confidentiel et feutré du festival de cinéma de Saint-Sébastien mettant en scène un critique en panne d’inspiration, qui pourrait être Allen lui-même, et une attachée de presse, passionnée du réalisateur qu’elle accompagne dans la présentation de son film. Bien sûr, on sait immédiatement que le cinéaste se moque de ce monde de l’entre-soi qu’il connaît très bien et qu’il y a là une opportunité à opposer les privilèges d’une classe d’artistes avec le bas peuple qui se presse loin du tapis rouge.
- Copyright 2020 The Media Pro Studio, Gravier Productions, Inc, and Wildside S.L.R.
Comme souvent chez Allen, le récit s’invite au cœur d’une confidence analytique. Le patient raconte à son thérapeute la dislocation de son couple, pendant un festival de cinéma. Les personnages féminins occupent le haut de la scène. Elles sont belles, riches, arrogantes, intelligentes, là où le héros se confond en doutes et en avancée dans l’âge. Sa perte d’imagination, la décadence intellectuelle qu’il traverse ne l’empêchent pourtant pas de séduire une superbe cardiologue, elle aussi en crise de couple. Un couple se construit entre l’attachée de presse et un réalisateur séduisant, pendant que le héros tente de s’amouracher de la magnifique médecin. En réalité, tout cela ressemble à du déjà-vu. On finit par s’ennuyer fermement dans ces suites de dialogues, souvent longs, très narcissiques, et au final, déconnectées de la réalité du monde.
- Copyright 2020 The Media Pro Studio, Gravier Productions, Inc, and Wildside S.L.R.
Les grands cinéastes comme Woody Allen peuvent aussi souffrir d’un manque d’inspiration. C’est le problème de cette comédie romantique, Rifkin’s Festival, qui s’épuise dans un récit alambiqué où personne ne peut croire en la capacité de séduction d’un homme vieillissant, blasé, envahi par des rêves qui mêlent sa relecture de la journée à sa passion du cinéma. Mine de rien, Woody Allen rend un hommage non dissimulé au septième art. Il parle de son admiration pour le cinéma européen de la Nouvelle Vague, au point de remettre en scène des extraits mythiques de films. On rit parfois, mais toute cette énergie à se raconter lui-même ne convainc pas vraiment.
- Copyright 2020 The Media Pro Studio, Gravier Productions, Inc, and Wildside S.L.R.
S’il y a un intérêt majeur à regarder ce long-métrage, c’est la représentation que Woody Allen fait de l’Espagne. On pense à ses grandes heures de cinéma européen tant les paysages ne manquent pas de charme. Les personnages sont jolis, à commencer par un Louis Garrel étincelant qui confirme qu’il est paré pour conquérir le cinéma américain.
ceciloule 19 juillet 2022
Rifkin’s Festival - Woody Allen - critique
Malgré ce changement de décor, Woody Allen signe effectivement ce qui s’apparente à une redite, l’hommage au cinéma en prime... J’en parle plus longuement sur Pamolico, blog de critiques : https://pamolico.wordpress.com/2022/07/19/rifkins-festival-woody-allen/
Mimi 19 juillet 2022
Rifkin’s Festival - Woody Allen - critique
Critique pas aussi négative que ça. Woody Allen parle plus dans ce film que dans les autres de la culture juive, ce qui ne doit pas être encensé par tout le monde ; et son attirance pour la jeune attachée de presse laisse la porte ouverte sur le fait que les personnes vieillissantes ont le droit aussi d’avoir des sentiments. Du Woody pur jus, on adore !