Le 12 janvier 2016
- Scénariste : Karasu Yamazaki>
- Dessinateur : Ryu Kaname
- Genre : Seinen
- Editeur : Doki-Doki
- Famille : Manga
- Date de sortie : 1er mai 2015
- Durée : 2-3
Revenge Classroom continue à nous engouffrer dans la vengeance d’Ayana. La jeune collégienne sème la mort autour d’elle, parfois volontairement et parfois pas... Les tomes deux et trois nous réservent quelques belles surprises, même si l’on sait déjà que des têtes vont tomber... Lourdement !
Résumé :
Ayana s’est débarrassé dans le premier tome de plusieurs de ses camarades. Lassée d’être la victime préférée de sa classe, elle a redressé la tête et se venge atrocement. Sauf qu’elle cache son revirement d’attitude et continue à « jouer » les têtes de turc et à se laisser maltraiter, voire même violer ! Le problème qui apparaît dans cette suite, c’est qu’Ayana est en train tout doucement – bon d’accord, disons assez rapidement- de basculer dans la folie. Et comme les choses se compliquent, elle décide de s’adjoindre comme assistants deux autres élèves, la gentille Ai et le timide Shota. Mais a-t-elle fait le bon choix ? Rien n’est moins sûr !
Notre avis :
Si vous voulez savoir ce que nous avons pensé du tome initial, relisez notre douce chronique sur le premier opus.
Si on avait arrêté la dentelle dès le premier tome, o repousse l’outrance dans le deuxième tome. On en apprend néanmoins un peu plus sur Ayana. Pas de grande révélation, juste quelques infos distillées ici et là par Karasu Yamazaki, le scénariste. Attention, c’est assez bref afin de ne pas s’éloigner de l’intrigue principale, la vengeance. Si elle démarre en douceur dans ce deuxième opus, elle finit en apothéose et vous forcera à sauter sur le tome trois.
Et dans ce troisième tome, l’étau semble se resserrer encore plus autour d’Ayana, qui n’a pas découvert qui manipule dans l’ombre les autres élèves pour qu’ils la harcèlent. Mais nous, lecteur attentif, avons su trouver une piste de réponse dans le tome deux. Et de toute façon, les problèmes d’Ayana deviennent tellement importants que cette quête devient presque secondaire pour le lecteur. Le sang s’accumule sur les mains de la jeune fille et de ses alliés et la discrétion tombe à l’eau avec des événements imprévus. Si la jeune Ai cache bien son jeu, le doux Shota file un mauvais coton et la chute du tome trois met la barre un peu plus haut. Comment nos héros vont-il s’en sortir après cela ?
Ce qui est assez fort, c’est que dans cette classe de dépravés – contre toute attente, il y a quand même des élèves sympas qui font même douter Ayana de sa vengeance – on ne regrette presque pas la mort des victimes. Ayana devient une psychopathe pure souche et pourtant, on se prend à souhaiter qu’elle ne se fasse pas capturer.
Les profils psychologiques des personnages sont assez simples mais bien dévoilés au fur et à mesure de l’histoire, si bien qu’on se laisse prendre à cette histoire de vengeance.
Par contre, l’ambiance malsaine qui règne, l’absence de plus en plus forte de limite entre bien et mal, l’hémoglobine et les morts injustifiées – ou si peu – rendent ce manga déconseillé à un jeune public.
La morale, on la laisse à Kant, la Justice à Spinoza, la république à Platon et on reprend la bonne vieille loi du talion. Mais comment adapter « œil pour œil » quand vous n’êtes pas soumis à la perte d’un œil mais à des traitements violents, dégradants, incessants tous les jours de l’année ? La réponse de Ayana est claire...
La série devient tellement noire que nous espérons qu’elle gardera cette ambiance jusqu’au bout et que nous n’assisterons pas un retournement de situation Disney du style « Oh, non, je n’aurais pas dû tuer tous ces gens, c’était mal, je regrette vraiment mon geste. » Un retournement qu’on frôle et qui, du coup, crée une tension supplémentaire : « Mon Dieu, faites que cette série reste bien noire ! »
Côté dessin, Kawane refuse toujours de se laisser aller au côté humoristique avec personnage mimi. L’angoisse n’en devient que plus réelle et la tension palpable. Parler d’angoisse est un peu exagéré car la vengeance d’Ayana, si elle joue toujours sur des ressorts psychologiques, ne nous entraîne pas vers la peur. On se demande juste comment tout cela va se passer.
Le graphisme reste sur la lignée du premier tome, décors réalistes, pas toujours présents pour s’éclipser devant les émotions des personnages. Cadrage dynamique, visages expressifs, (surtout pour la peur et la douleur). On n’oubliera pas de sitôt le visage d’Ayana déchiré par la folie et encore moins la fin du tome trois, muette, toute en images fortes, cases verticales, sans dialogue et visages où se lit la démence, l’incompréhension et la peur. Des scènes comme cela, où quelques instants s’étirent sur cinq pages sans perdre de rythme, on en redemande !
Les deuxième et troisième tomes de Revenge Classroom continuent à intriguer, autant par ce récit que par l’étrange absence des adultes ans une histoire si sanglante. Mais nous avons hâte de lire la suite des déboires d’Ayana.
Zéda rencontre Ayana...
Tome 2
Pages : 192p
Prix : 7,50€
Tome 3
Pages : 192p
Prix : 7,50€
Galerie Photos
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