Relation Cheap - La chronique BD

Résumé :
Davy Mourier et Elosterv sont deux auteurs de BD, aussi doués dans leur métier que laborieux dans leur vie amoureuse. Dans un dialogue internet aux apparences de dragouille comique, de nombreuses planches, ébauches et histoires inédites viennent se mêler, jusqu’à la fameuse rencontre IRL (dans la vraie vie !).

© Delcourt

La critique :
Le titre pose en vérité une seule question : les deux co-auteurs du livre Relation Cheap vont-ils finir ensemble ? Forcément, quand on écrit un livre sur les relations amoureuses, on se demande s’ils ont écrit à quatre mains... Surtout que le livre commence avec de la drague, des gags, quelques petits rapprochements. Des bons mots, il y en a en pagaille, le genre de petit message où on peut répondre « lol » alors que c’est juste le sourcil qui se soulève. La magie de l’internet, qui raccroche deux personnalités opposées, permet ici de soulever (un peu) le voile pudique qui entoure les deux personnages (qui sont de vraies personnes).

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La cohabitation des deux dessins se fait sans heurts, comme un ensemble cohérent et harmonieux, et l’alternance des récits s’enchaîne très bien. Chacun à son tour, Elosterv et Davy Mourier se livrent, avec plus ou moins de retenue, et chacun dans son style. La première avec son bagou un peu trash, tout en fraîcheur et en provoc, le second avec son ton un brin dépressif, authentique à foison et franchement humain. Bien en place, la narration manque donc un peu de rebondissements, mais c’est compréhensible quand on est sur de la messagerie instantanée... Du coup, le lecteur curieux attend avec impatience la rencontre « pour de vrai », sur les stands d’un festival BD de Bretagne. Malheureusement, la rencontre n’est pas à la hauteur des attentes, et pour de mauvaises raisons, l’œuvre paraît incomplète, un peu bâclée, un peu insuffisante.

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Mais ce sont de mauvaises réactions, car le livre a réussi à recréer l’atmosphère qui baigne non pas à une relation d’amour avortée, mais bien le début d’une relation d’amitié (et aussi professionnelle en fin de compte). Le genre de déconvenues amoureuses qui ne sont que rarement (jamais ?) expliquées nulle part. Et en ce sens, la relation « cheap » n’est pas du tout « cheap », mais même plutôt rare et donc précieuse. Deux poids lourds de la culture (revoir Davy Mourier en costume de Mario dans le premier épisode de Mange mon geek...) se sont trouvés et ont créé un album inédit, original et qui devrait encourager la création. Pour approfondir votre connaissance du sujet et des protagonistes, n’hésitez pas à lire l’excellent (double) interview de Nicolas Masztaler des deux auteurs lors du Festiblog.