Reggaemento

Deux ans après le succès inattendu du Stanley Beckford plays mento, Calaloo Records propose la BO de l’été, soit onze titres rafraîchissants qui confirment que le mento est indémodable, d’une simplicité et d’une efficacité à toute épreuve.

Musique populaire jamaïcaine du début du XXe siècle, puis longtemps cantonné aux hôtels pour touristes en manque d’exotisme, le mento, c’est le folk jamaïcain à l’état pur, soit purement acoustique. Ici, le quatuor guitare sèche, banjo, tambourin et kazou (l’instrument qui fait vruiiiit) accompagnent la voix un brin nasillarde de Stanley Beckford, elle-même nourrie d’harmonies vocales toujours impeccables, pour vous propulser quelque part entre la Nouvelle-Orléans et les Caraïbes, au milieu d’un bœuf entre amis. Alternant nouveautés et reprises de tubes reggae (Israelites de Desmond Dekker, Feel Like Jumping de Marcia Griffiths), le charme agit dès les premières secondes de chaque titre, ballades aux mélodies simples dont on se prend vite à fredonner les quelques notes qui les composent.

Ah, si seulement une marque de café frappé pouvait s’enticher des tubes en puissance Telephone calling ou Wanted man ; l’été serait frais et décontracté, nous évitant ainsi un hit pesant et une canicule pas rigolote. Car même si les sujets abordés peuvent être graves (Oh Jehovah), c’est une joie de vivre primaire et naïve que nous transmet cette musique via son kazou, instrument un rien ringard au son merveilleux et surréel, vruiiiit, apportant sa dose d’insouciance et de légèreté à chacun des morceaux.

Alors offrez-vous donc un été kazouilleur avec ce Reggaemento, et vous verrez que même sous Raff 4, vous n’entendrez que de petits kazouillis. Vruiiiit-vruiiiit.