Mère et fils
Le 16 décembre 2014
Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs 2014, le film de Diego Lerman est un joli drame intimiste qui devrait élargir son audience.
- Réalisateur : Diego Lerman
- Acteurs : Marta Lubos, Julieta Díaz, Sebastian Molinaro
- Genre : Drame
- Nationalité : Argentin
- Distributeur : Haut et Court
- Durée : 1h35mn
- Date de sortie : 13 mai 2015
- Festival : Festival de Cannes 2014
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L’argument : Laura et son fils Matias quittent précipitamment le domicile conjugal pour échapper à l’emprise de Fabian, le père de famille. À la fois réfugiés et fugitifs, tous deux mènent une course contre la montre à la recherche d’un refuge et d’une nouvelle vie.
Notre avis : Diego Lerman avait été révélé en 2002 avec
Tan de repente, road movie fantaisiste et décalé. Ce cinéaste argentin singulier avait déjà été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 2010 pour L’œil invisible, charge féroce contre la dictature. Il adopte ici une veine intimiste, mêlée à un thème de société (la violence conjugale), en déviant par instants sur les sentiers du road movie (qu’il semble donc affectionner) et du polar, la mère et le fils se voyant obligés d’abandonner à la hâte la maison où ils vivent, fuyant une nouvelle réaction violente. Matias a huit ans et Laura est en début de grossesse. Ils commencent ainsi à déambuler à la recherche d’un endroit où ils pourraient se sentir protégés et en sécurité. De chambres d’hôtels en maison de campagne familiale, leurs cachettes sont d’une précarité évidente, et Diego Lerman réussit à combiner lenteur contemplative des instants de répit et tension dramatique due au danger imminent.
Et quand un téléphone portable vibre alors que Laura est sous la douche et que Matias prend l’appel, le cinéaste use d’un procédé narratif que n’aurait pas renié Hitchcock. Inspiré de faits réels similaires, Refugiado a demandé à Diego Lerman un important travail de documentation, entamé à partir du jour où il a été témoin d’une scène terrible : des journalistes et des policiers attendaient devant une entrée d’immeuble maculée de sang, après qu’un homme eut tiré sur son ex-femme alors qu’elle emmenait leurs enfants à l’école. Le film évite la lourdeur démonstrative et le ton lacrymal que son scénario aurait pu amener, et le réalisateur n’est pas loin de la démarche proposée par Iciar Bollain dans Ne dis rien/Te doy mis ojos (2003). « Ce n’est pas un film de genre à strictement parler, mais certaines séquences tiennent du thriller », assume le cinéaste. Cet ancrage populaire chez un artiste jusqu’alors cantonné dans un strict cinéma d’auteur n’est pas le moindre intérêt de Refugiado. En dépit d’une facture un peu lisse, ce récit d’un effritement conjugal se laisse regarder sans déplaisir.
Gérard Crespo - En collaboration avec le site CINEMASMAG
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