Le 25 avril 2023
- Réalisateur : Quentin Tarantino
En dix longs métrages, il n’a cessé de renouveler sa palette tout en restant fidèle à son univers.
Biographie : Quentin Tarantino voit le jour à Knoxville, Tennessee, en 1963. Passionné de cinéma dès son enfance, il s’intéresse très tôt à tous les réalisateurs et tous les films. À seize ans, il suit des cours d’art dramatique. Il dégote ensuite un boulot d’ouvreur dans une salle de Los Angeles diffusant du porno. Ce boulimique de cinéma apprécie naturellement l’invention du magnétoscope. Il va finalement être embauché dans le vidéo-club qu’il fréquente. Il fait alors la connaissance de Roger Avary (qui réalisera Killing Zoe en 1994) avec qui il va fraterniser et rédiger des scénarios. En 1986, Tarantino écrit My Best Friend’s Birthday, son premier script. L’année suivante, il signe celui de Natural born killers (Tueurs nés). Ce n’est qu’en 1990 qu’il parvient à vendre son premier scénario, True Romance pour la modique somme de cinquante mille dollars.
L’argent gagné le décide à se lancer dans l’aventure de la réalisation. Lawrence Bender, avec qui il fonde la société Band A Part, lui permet de rencontrer Harvey Keitel qui craque pour le scénario de Reservoir Dogs. L’acteur lui permet également de recruter des comédiens comme Steve Buscemi ou Chris Penn. Tarantino, non content d’être derrière la caméra, passe également de l’autre côté et s’octroie un rôle dans ce premier film. Présenté à Cannes en 1992, Reservoir Dogs séduit autant qu’il dérange. Cette histoire de gangsters en costards, hommage aux films des années 50 et au cinéma asiatique, connaît rapidement un succès public et s’inscrit d’emblée au rayon culte. Drôle, impertinent, superbement ficelé, il lance Tarantino sur les rails d’une nouvelle génération de réalisateurs.
- Samuel L. Jackson et John Travolta dans Pulp Fiction
- © 1994 Jersey Films / A Band Apart / Miramax. Tous droits réservés.
Alors que True Romance, réalisé par Tony Scott, sort en 1993 et qu’Oliver Stone tourne Tueurs nés (1994), Tarantino revient à Cannes en 1994 pour présenter son nouveau film, Pulp Fiction, entouré par toute sa troupe de comédiens (Bruce Willis, John Travolta, Samuel L. Jackson, Uma Thurman, Christopher Walken...). Contre toute attente, il décroche la Palme d’or. Croisette gagnante pour ce film, dénoncé par une certaine critique comme une honteuse apologie de la violence, et retour en grâce pour John Travolta dont la carrière est relancée. Ajoutons également que Pulp Fiction décroche l’Oscar du meilleur scénario.
Le succès devient international et Tarantino en profite pour alterner les activités. Il coécrit et coréalise Four Rooms, réalise des épisodes de la série Urgences, produit Sang froid (1997), avant de se décider à adapter le roman d’Elmore Leonard, Punch Creole sous le titre Jackie Brown. Cette fois, c’est l’influence du cinéma afro-américain et la blaxploitation que Tarantino revendique. Il fait appel à Pam Grier et de nouveau à Samuel L. Jackson. Robert De Niro et Bridget Fonda apportent la touche finale au casting. Beaucoup plus conventionnel, Jackie Brown n’en demeure pas moins un film que seul Tarantino pouvait tourner. La bande-son, le casting, les plans (le long travelling d’ouverture en contreplongée sur Pam Grier debout sur le tapis roulant de l’aéroport) : tout l’univers du cinéaste est bien présent.
Puis Tarantino, toujours désireux de renouveler sa palette, tourne son regard du côté des arts martiaux. Ce sera Kill Bill vol. 1 puis Kill Bill vol. 2.
Tournant casaque une nouvelle fois, il porte son regard sur la sous-culture grindhouse, celle des films de drive-in américains des années 70, dont il ressort quelques perles avec son label Rolling Thunder. Simultanément, avec son compère Rodriguez, il s’attaque au genre dans un diptyque déjanté. Son segment, Boulevard de la mort est sélectionné à Cannes en 2007.
Retour fulgurant sur la Croisette en 2009 avec sa fresque militaire Inglorious Basterds qui revisite l’héroïsme sous la Seconde Guerre mondiale et permet à Christoph Waltz de décrocher un prix d’interprétation.
Tarantino tourne ensuite consécutivement deux westerns avec Django Unchained (2013) et Les huit salopards (2015). Le premier, au carrefour de plusieurs influences, est une dénonciation décapante du racisme, quand le second prend la forme d’un huis clos jubilatoire aux accents horrifiques.
De retour à Cannes en 2019, le cinéaste y présente Once Upon a Time... in Hollywood qui porte un regard singulier sur le septième art.
Filmographie réalisateur)
– Reservoir Dogs (1992)
– Pulp fiction (1994)
– Jackie Brown (1997)
– Kill Bill vol 1 (2002)
– Kill Bill vol. 2 (2004)
– Boulevard de la mort - un film Grindhouse (Grindhouse : Death proof, 2007)
– Inglourious Basterds (2009)
– Django Unchained (2013)
– Les huit salopards (The Hateful Eight, 2015)
– Once Upon a Time... in Hollywood (2019)
Galerie photos
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