Le projet littéraire dans lequel s’est lancé Malika Ferdjoukh est original et intéressant. En quatre tomes, raconter l’histoire de quatre sœurs (elles sont cinq en réalité, l’aînée Charlotte passe à la trappe !) qui vivent dans une grande maison depuis la mort de leurs parents. L’Ecole des loisirs publie cette saga sur l’année entière, et Enid en constitue le premier volume. Enid, c’est la plus jeune de la famille, celle qui n’a pas encore l’âge d’écouter les conversations des aînées ou de regarder les films d’horreur à la télé. Enid, c’est la petite qui a peur des fantômes, qui ne comprend pas vraiment les choses de l’amour et qui dort en compagnie des deux chats de la maison malgré l’interdiction formelle de Charlie.

Ce récit est plein de rythme et de sourires, bourré de bonne humeur et de candeur. L’abondance de dialogues le rend plaisant et léger. De nombreuses trouvailles linguistiques lui offrent aussi une appréciable fraîcheur. Les galères du quotidien et les querelles entre frangines, Malika Ferdjoukh connaît bien. Entre les conflits bêtes et méchants (qui est chargé d’acheter le pain ?...) et les moments pleins d’émotions, on pénètre en ami dans cette grande demeure située au bord de l’océan. D’ailleurs, il paraîtrait qu’elle est hantée ! Laissons Enid nous mener sur les traces du fantôme empêchant de dormir les filles de la Vill’Hervé. Allez, on vous parle d’Hortense, le deuxième tome et la deuxième sœur, dès la semaine prochaine !