Black bayou
Le 22 mars 2005
Les polars les plus fascinants ne naissent pas forcément dans les métropoles déshumanisées. Il suffit d’aller faire un tour à Purple Cane Road, Louisiane. On dirait le Sud...
- Auteur : James Lee Burke
- Editeur : Rivages
- Genre : Polar, Roman & fiction
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Un shérif dont la mère a été assassinée alors qu’il n’était qu’un môme... Des circonstances inexpliquées... Des meurtriers jamais inquiétés... Un héros en proie à des vieux démons. Pas de doute, on est dans du pur polar à l’américaine : du 100 % noir et bien amer à vous dresser les cheveux sur la tête. Près de vingt ans après sa première apparition dans La pluie de Néon, Dave Robicheaux tente de remonter le fil de son passé, mais plus il avance dans son enquête et plus l’écheveau s’emmêle : on ne secoue pas impunément des vieilles affaires. Surtout lorsqu’elles vous conduisent dans les hautes sphères (politiques et judiciaires) de l’État.
Avec une telle intrigue, on s’attend à des règlements de compte dans une ville tentaculaire et effrayante : Los Angeles ou New York par exemple, incarnations urbaines du crime. On se surprend presque à guetter la description désormais convenue d’un coucher de soleil apocalyptique sur une highway américaine. Pas chez James Lee Burke. C’est dans la moiteur et les marécages du bayou de Louisiane que ses personnages évoluent : une ambiance étouffante qui englue les protagonistes dans la même misère. Car tout est lié à New-Ibéria. Au départ, il y a l’enquête de Robicheaux sur l’assassinat de Carmouche, ancien bourreau dont la meurtrière, Letty Labiche, attend son exécution. Cette culpabilité le laisse perplexe et va le mener à un petit maquereau sans envergure, mais qui prétend détenir des informations sur la mort de Mae Robicheaux. Sur le chemin qui le mènera à la vérité et à un début d’apaisement, il croisera, Johnny Remeta, un psychopathe débutant au sens de l’honneur si particulier, un flic pourri jusqu’à la moelle, un procureur aux fréquentations douteuses... Une galerie de personnages complexes et ambigus, pour qui le bien et le mal sont des valeurs obsolètes. Mais ne comptez pas sur Burke pour vous proposer une vision manichéenne du monde : il n’est pas noir ou blanc. Il est plutôt grisâtre, parfois empreint de désespoir, mais profondément humain.
James Lee Burke, Purple Cane Road (traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Freddy Michalski), Rivages, coll. "Thriller", 2005, 328 pages, 20 €
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