Mode d’emploi
Le 20 janvier 2004
Troublante et poignante mise à nu dans un univers quasi féérique.
- Réalisateur : Alexandre Sokourov
- Acteurs : Andrei Shchetinin, Aleksei Neymyshev
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Allemand, Italien, Russe, Néerlandais
- Distributeur : Gémini Films
- Durée : 1h25mn
- Titre original : Otets i syn
- Date de sortie : 21 janvier 2004
- Festival : Festival de Cannes 2003
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Résumé : Depuis toujours, un père et son fils vivent ensemble dans un appartement sous les toits. Ils vivent seuls dans un monde à part où ils partagent des souvenirs et des rituels quotidiens, d’autant que, suivant les traces de son père, Alexei est lui aussi entré à l’École militaire. Mais Alexei sait que tôt ou tard, tout fils doit quitter le foyer familial. Son père pourrait alors accepter un meilleur poste ailleurs, voire se remarier. Pourtant il hésite. Qui l’apaisera alors au sortir de ses cauchemars ?
Critique : Deuxième volet d’une trilogie débutée avec Mère et fils en 1996, Père, fils nous plonge dans une relation filiale à la fois émouvante et troublante. Émouvante d’abord, par l’intensité avec laquelle Sokourov filme cette relation teintée d’admiration et de respect réciproques. Troublante ensuite, car de cette relation émerge un sentiment de malaise, provoqué par l’amour quasi incestueux qui unit les personnages. La mise en valeur des corps, souvent dénudés, sert parfaitement cette équivoque.
Le trouble qu’engendre cette œuvre est également dû aux choix narratifs et esthétiques du réalisateur russe. Alexandre Sokourov entraîne le spectateur dans un univers quasi féerique, confondant à l’envi imaginaire et réalité. Cette ambiguïté est renforcée par des dialogues souvent surréalistes et par une absence volontaire de repères temporels (on ne distingue pas la nuit du jour). Le très beau travail sur la photographie, qui baigne le film dans un soleil rougissant, participe également à cette impression générale. « Il s’agit d’un amour mutuel aux accents presque mythologiques, incarnation d’un conte de fées », résume Alexandre Sokourov. Un conte original, parfaitement maîtrisé, et profondément poignant malgré quelques distorsions dans le récit.
Coup d’œil : Ce film a obtenu le Prix de la critique internationale au Festival de Cannes 2003.
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