Le 28 mai 2016
Une très belle édition pour un film qui peut laisser perplexe.


- Réalisateur : Alexandre Sokourov
- Acteur : Louis-Do de Lencquesaing
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Allemand, Néerlandais
- Editeur vidéo : Blaq Out
- Durée : 1h24mn
- Date de sortie : 11 novembre 2015

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Une très belle édition pour un film qui peut laisser perplexe.
L’argument : 1940. Paris, ville occupée. Et si, dans le flot des bombardements, la guerre emportait La Vénus de Milo, La Joconde, Le Radeau de La Méduse ? Que deviendrait Paris sans son Louvre ?
Deux hommes que tout semble opposer – Jacques Jaujard, directeur du Louvre, et le Comte Franz Wolff-Metternich, nommé à la tête de la commission allemande pour la protection des œuvres d’art en France – s’allient pour préserver les trésors du Musée. Au fil du récit de cette histoire méconnue et d’une méditation humaniste sur l’art, le pouvoir et la civilisation, Alexandre Sokurov nous livre son portrait du Louvre.
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Le film : Comme une réponse à L’Arche russe sur le musée de l’Ermitage, Francofonia est une curieuse rêverie sur le Louvre, portée par la voix de Sokurov qui s’interroge sur de nombreux sujets, non sans afféterie et méandres tortueux (« Pourquoi l’art se refuse-t-il à nous donner la prescience ? »). Cela donne un gigantesque collage, pénétré de références modernes et volontiers poseur. On peut être séduit ou s’en agacer très vite.
La critique : ICI
Les suppléments :
Un disque entier est consacré aux bonus, variés et en majorité passionnants. Du making-of, particulièrement inégal, on retiendra beaucoup plus les images des œuvres d’art ou les précieux commentaires historiques que les théories plus ou moins fumeuses du réalisateur sur la culture et l’histoire ou les revenants. Sa direction pointilleuse, méticuleuse, quelquefois les yeux rivés sur son écran, n’apporte pas grand-chose à la compréhension du film, d’autant que le nombre de séquences concerné est peu élevé et la nécessité d’une traduction ralentit encore le rythme (les Visiteurs du Louvre, Gérald Caillat, 52 mn). Suivent deux entretiens : le chef-opérateur, Bruno Delbonnel, raconte modestement sa complicité avec Sokurov qui repose sur des conceptions parfois contradictoires et un goût de la liberté. La conversation, enrichissante aussi par le rôle actif et admiratif de l’interviewer, révèle des points techniques pointus mais Delbonnel semble plus convaincu par Faust que par Francofonia (35 mn). Christina Koff apporte un contrepoint historique aussi précis que passionnant (20 mn). Enfin, un documentaire de 1971, Le Palais du Louvre (de l’ORTF !) narre de manière très didactique (ah ! Ce ton professoral !) l’histoire du musée depuis les origines et même l’étymologie discutée. Les informations s’y succèdent à vive allure, ce qui a l’avantage d’éviter l’ennui et de donner au film un rythme plein d’allant (20 mn).
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L’ image :
Magnifique copie qui épouse les choix esthétiques complexes du film, des fausses images d’archives et leur halo aux séquences intimistes aseptisées.
Le son :
Les deux pistes (2.0 et 5.1) restituent avec brio un travail subtil : entre la voix très présente du cinéaste-narrateur, les sons d’époque, vrais ou reconstitués, et quelques éclats (la tempête, les avions), la gageure n’était pas mince.
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