Le 15 décembre 2015
Retour dans une belle copie d’un chef-d’œuvre de noirceur et de misanthropie.
- Réalisateur : Julien Duvivier
- Acteurs : Michel Simon, Émile Drain, Max Dalban, Viviane Romance
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Noir et blanc
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Durée : 1h31mn
- Date de sortie : 15 janvier 1947
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– Sortie Blu-ray : 2 décembre 2015
Retour dans une belle copie d’un chef-d’œuvre de noirceur et de misanthropie.
L’argument : Dans un quartier populaire, des forains s’installent sur un terrain vague. Ils y découvrent le corps d’une femme assassinée. La police enquête et soupçonne aussitôt l’étrange et taciturne M. Hire.
Le film : Par quelque bout qu’on le prenne, Panique est un film admirable qui combine en une remarquable cohérence différents niveaux de réussite : que ce soit la mise en scène, les acteurs, l’éclairage, le scénario ou les dialogues, on est dans un haut niveau d’excellence. Duvivier, comme Hitchcock (la parenté est soulignée dans les bonus) contrôle tout et réinvente une réalité sombre conforme à sa misanthropie. En ce sens, M. Hire, interprété avec génie par Michel Simon, est le double d’un cinéaste pessimiste et sarcastique. Car l’ironie, présente de manière diffuse, dans la rencontre devant l’église par exemple, est aussi bien une morale qu’un jugement : on pense parfois à Flaubert pour la bêtise des braves gens, à Fritz Lang (Fury n’est pas si loin) ; on est surtout admiratif devant des séquences d’anthologie (les auto-tamponneuses, le lynchage final), comme devant la moindre scène d’intérieur à la lumière travaillée. Duvivier joue de toutes les possibilités du cinéma de son temps, réinventant la profondeur de champ aussi bien que le cadrage oblique. Mais, répétons-le, il ne s’agit pas d’une virtuosité gratuite : le cinéaste enregistre le basculement d’un quartier qui révèle sa noirceur autour d’un bouc émissaire. Parmi ses nombreux films passionnants, Panique brille d’un éclat particulier, que le temps ne ternit pas.
La critique : ICI
Les suppléments :
Trois bonus, complémentaires et riches, reviennent sur le film : Claude Gauteur se concentre sur la figure de Michel Simon (15 minutes), Patrice Leconte, réalisateur d’une autre adaptation du roman de Simenon, dit son admiration pour Duvivier (20 minutes) ; enfin, les deux habituels compères de la collection, Guillemette Odicino et Éric Libiot, enchaînent les commentaires pénétrants (20 minutes).
L’image :
Malgré un grain parfois épais et de légères et rares sautes d’images, la copie restaurée est magnifique et sublime le travail du chef opérateur.
Le son :
Les dialogues sont transparents en général, mais quelques séquences sont moins bien servis et la musique sonne parfois désagréablement (la chanson en particulier). Une seule piste est proposée, avec la possibilité de sous-titres pour mal entendants.
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