Le 14 mars 2020
Un jeune homme riche et espiègle prend du bon temps à l’université avec ses trois inséparables amis. Yasujirõ Ozu s’inspire d’Ernst Lubitsch pour réaliser un "drame" burlesque.
- Réalisateur : Yasujirō Ozu
- Acteurs : Tatsuo Saitō, Kinuyo Tanaka, Ureo Egawa
- Genre : Comédie dramatique, Noir et blanc
- Nationalité : Japonais
- Durée : 1h32min
- Titre original : Seishun no yume ima izuko
- Date de sortie : 13 octobre 1932
L'a vu
Veut le voir
"Où sont les rêves de jeunesse ?" ("Seishun no yume ima izuko"), film muet japonais de Yasujirō Ozu (1932). Avec Uero Egawa, Kinuyo Tanaka, Tatsuo Saitõ, Haruo Takeda et Chishū Ryū.
Résumé : À l’université, Tetsuo (Uero Egawa) mène un vie de potache avec trois de ses camarades : tricheries aux examens, retards aux cours tout en jouant au shõgi (jeu japonais apparenté aux échecs). Ils sont aussi souvent au bistrot voison où ils ne sont pas insensibles au charme de la serveuse Oshige (Kinuyo Tanaka). Le soir, Testsuo et son père, PDG d’une importante compagnie, s’amuse à éconduire les prétendantes du jeune homme par des farces de garnement. Un jour, alors que se déroule une interrogation écrite, on vient informer Testsuo que son père est au plus mal.
Critique : La première partie du film tient de la comédie burlesque. Tetsuo, éternel adolescent gâté, prend la vie comme un jeu : il se moque de l’école, des jeunes femmes qu’il pourrait épouser.. rien n’a d’importance. Quand son père meurt, il va devoir endosser le rôle de PDG d’une très grosse compagnie du jour au lendemain. Il continuera à prendre les choses à la légère. Quand on attend de lui un discours de bienvenue, il dit simplement : "Je compte sur votre coopération". Il ira même jusqu’à aider ses camarades à tricher au concours d’entrée pour pouvoir les embaucher.
Et puis, la comédie va tourner au drame, quand Tetsuo et l’un de ses camarades vont se rendre compte qu’ils sont amoureux de Oshige, la jolie serveuse.
À partir d’une situation de comédie, puis de mélodrame, Yasujirõ Ozu décrypte les travers de la société contemporaine : les rêves d’idéaux de la jeunesse qui s’émoussent,
l’attitude outrancière d’un gosse de riche, les rapports amicaux tronqués par une relation de subordination, ou encore la solitude du chef.
Les plans à hauteur de "tatami", qui seront la marque de fabrique du cinéaste, commencent à faire leurs apparitions dans ce film dont le contenu est aussi émaillé d’autres plans originaux tout à fait remarquables.
Le film est tiré du pièce de théâtre de Wilhelm Meyer-Foester, qui avait déjà inspiré le long-métrage d’Ernst Lubitsch "Le prince étudiant" ("The Student Prince in Old Heidelberg" 1927). Nul doute que ce film et plus largement le cinéma hollywoodien aient inspiré à leur tour Yasujirō Ozu.
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.