Conventionnel, oui, mais pas que
Le 27 avril 2014
Polanski affiche le noir dickensien mais lorgne un peu trop vers un académisme de la belle image.
- Réalisateur : Roman Polanski
- Acteurs : Frank Finlay, Ben Kingsley, Barney Clark, Jamie Foreman, Mark Strong, Ian McNeice
- Genre : Drame, Aventures
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Pathé Distribution
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
- Durée : 2h05mn
- Titre original : Oliver Twist
- Date de sortie : 19 octobre 2005
Résumé : Dans un orphelinat de l’Angleterre victorienne, Oliver Twist survit au milieu de ses compagnons d’infortune. Mal nourri, exploité, il est placé dans une entreprise de pompes funèbres où, là encore, il ne connaît que privations et mauvais traitements. Oliver endure tout, jusqu’au jour où une provocation de trop le pousse à s’enfuir vers Londres...
Critique : Après Le pianiste, œuvre d’exorcisation viscérale, Roman Polanski adapte Oliver Twist, le roman de Charles Dickens, dans l’optique d’en faire un film pour enfants. Or, contrairement aux apparences (et aux mœurs), la principale qualité du film réside précisément dans l’envie de ne pas céder à l’infantilisation outrancière ou de ressembler à une invitation pénible à la niaiserie bariolée comme le dernier Tim Burton. Bien au contraire.
Totalement synchrone avec les codes dickensiens, Oliver Twist affiche la couleur noire à tous ses niveaux fictionnels. Si le réalisateur n’apporte pas de modifications à l’œuvre et se contente de suivre comme un bon élève la trame originelle, son opus se hisse sans peine en haut des productions du cru. Son atout le plus sûr réside dans cette volonté de faire respirer au spectateur des encens noirs, ambigus et délétères, de retranscrire les blessures enfouies et décrire l’ascension sociale malaisée d’un enfant en quête d’amour et de savoir. Avec quelques références personnelles, le réalisateur inscrit dans ses meilleurs moments son dernier film dans le sillage des métrages de Robert Mulligan et autres Jack Clayton (L’autre et Chaque soir à neuf heures), avec ce même traitement qui consiste à ne pas faire d’impasse sur la cruauté inhérente à l’existence et cette même capacité à dessiner un univers enfantin feutré et en réalité violent.
Seulement, Polanski lorgne souvent vers un académisme de la belle image. Le soin accordé à l’écrin s’exprime parfois au détriment de la progression dramatique. Illustrateur plus qu’auteur, le réalisateur parvient malgré tout à instiller une douce folie parano, notamment dans sa description d’un monde rongé par la médiocrité et la méchanceté humaines ou à travers le portrait du héros naïf plongé dans le tumulte de la vie. Avec sa tragédie grotesque à laquelle manque un vrai vertige polanskien (grosso modo, on est loin du Locataire), le cinéaste n’a rien perdu de son talent pour narrer des histoires denses mais, constat un chouïa décevant, devient au fil de ses films de plus en plus conventionnel et pépère. Contrepoints accessoires qui n’entachent que partiellement un divertissement notable.
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Très peu de bonus sur cette édition allégée. Seul un petit module de cinq minutes consacré au jeune acteur et à son journal de bord du tournage.
Image & son : La perfection est atteinte avec cette édition où la définition entre dans la catégorie "haute". On se régale de cette précision du piqué, des couleurs naturelles et d’une fluidité qui emporte tout sur son passage. Un très beau transfert. Concernant le son, on ne saurait trop vous conseiller la piste DTS qui vous plonge littéralement au cœur de ce vieux Londres ; chaque détail sonore est saisissant, chaque dialogue est détaché. La spatialisation des effets renforce encore plus la crédibilité du spectacle.
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maddy 19 novembre 2005
Oliver Twist - Roman Polanski - critique
On découvre à travers le regard tendre et innocent les bas-fond de Londres et la cruauté des hommes. Roman Polanski nous entraine dans le périple ardu d’un orphelin candide et attachant. On peut difficilement se décrocher de ce film de plus de deux heures, tant le réalisateur sait subtilement conserver l’attention du spectateur. Une histoire émouvante et attachante. à voir
bbjj83 2 avril 2007
Oliver Twist - Roman Polanski - critique
Cette adaptation est vraiment mauvaise.
Je m’attendais vraiment à mieux de la part de Roman Polanski.
J’ai dévoré le livre en étant plus petite et là je n’ai eu aucune émotion envers cet Oliver Twist.
Je n’y est pas cru une seule seconde.
Un très mauvais film, je me suis vraiment ennuyée !!