Teen apocalypse
Le 18 août 2018
Troisième volet de la trilogie Teen apocalypse, ce trip de Gregg Araki se voulait "très visuel, surréel, désolé, beau et laid à la fois". Un brouillon d’avant-garde mode.


- Réalisateur : Gregg Araki
- Acteurs : Chiara Mastroianni, Ryan Phillippe, James Duval, Rachel True, Nathan Bexton
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Pathé Distribution, Haut et Court
- Durée : 1h22mn
- VOD : http://vad.cnc.fr/title/d84a64d6-42c3-472b-9e82-2129cef5e36a?t=Nowhere
- Box-office : 50.002 entrées France / 24.472 entrées
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
- Date de sortie : 17 septembre 1997

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Critique : Avant de trouver la reconnaissance critique et publique avec Mysterious Skin, Gregg Araki avait signé des films plus confidentiels mais déjà culte, inspirés de pop culture (tendance rock, MTV, Godard, Burrough...). Si Nowhere tourne en dérision les séries américaines et les représentations adolescentes, le cinéaste s’approprie le codes du soap opera et du mélodrame par un ton délibérément premier degré : le coup de foudre de l’innocente lycéenne pour l’idole des jeunes se termine par un viol, puis par le suicide de la jeune fille, littéralement décervelée par un prédicateur tentant de panser les plaies des téléspectateurs ; en même temps, pour un gardien du temple d’une certaine contre-culture américaine, Araki se la joue un peu moraliste puritain, ce qui désamorce quelque peu la bombe visuelle et la représentation ouverte de la sexualité. Car rétrospectivement, Nowhere apparaît bien sage : ses images criardes présentant une faune effervescente (psychopathes roulant de grands yeux, sadomasochistes confirmés, gang féministe, ados sous ecstasy, éphèbes transformés en aliens), pour pittoresques qu’elles soient, semblent former un brouillon de film d’avant-garde, noyé dans la complaisance publicitaire et le jeunisme (du Luc Besson en série Z en quelque sorte...). Le pavé dans la mare se transforme alors en coup d’épée dans l’eau, comme si le réalisateur ne parvenait pas à dépasser le stade de la fausse provocation kitsch. Il faut pourtant voir Nowhere, pour son témoignage des années 90 en rupture définitive avec les années yuppie, mais aussi pour son casting séduisant et insolite, de l’exilée Chiara Mastroianni au débutant Ryan Philippe, sans oublier James Duval, futur interprète du lapin géant de Donnie Darko.
– Lire notre entretien avec Gregg Araki
- © 1997 Why Not Productions - Haut et Court Distribution. Tous droits réservés.
L’histoire d’un voyage en apnée dans la journée banale d’un adolescent de Los Angeles âgé de dix-huit ans, Dark Smith, hanté par la fin du monde et la quête de l’amour pur.