Notre histoire - Bertrand Blier - critique

Critique : La jeune femme, se prénommant Donatienne, qui cherchait dans ce train une aventure sans lendemain, va en être pour ses frais. Avranches, alcoolique, dépressif, quasiment au bout du rouleau, va s’attacher à elle, allant jusqu’à la suivre chez elle et s’incruster dans le fauteuil de son salon, une canette de bière à la main, évidemment !

L’idée de base de la production (dont l’acteur lui-même), était de proposer un contre-emploi à Delon, en le faisant tourner avec Blier, auteur à l’univers très personnel, et loin des film d’action. Ce pari étonnant avait pour but de relancer l’un et l’autre, un peu en perte de vitesse à l’époque.

Le résultat est tout de même inégal. Si Delon est impressionnant dans ce rôle de perdant humilié et bousculé, on peut s’étonner de la présence de Nathalie Baye, qui a bien de mal à incarner une mangeuse d’hommes compulsive.
Comme souvent chez Blier, les scènes s’enchaînent par ellipses, mais finissent par vite tourner en rond, malgré l’ambiance de folie amenée par les voisins.
Presque toutes les séquences commencent par : c’est l’histoire d’untel ou d’unetelle... nous emmenant parfois dans des situations savoureuses, mais aussi, il faut bien le dire dans un délire qui pénalise la cohésion du récit.
Si ce Blier un peu faible reste néanmoins dans son style, on peut souligner la performance d’Alain Delon (qui lui valut son seul et unique César), aux antipodes de ses personnages récurrents. À souligner aussi, au sein d’une riche distribution, la présence de plusieurs acteurs encore peu connus à l’époque : Jean-Pierre Darroussin, Sabine Haudepin, Gérard Darmon, Vincent Lindon, ou encore Jean Reno.