Take a walk on the wild side
Le 26 juin 2008
Délaissant la comédie "sympa", Cédric Klapisch s’essaie au genre du polar, avec une sensibilité que l’on ne lui connaissait pas...
- Réalisateur : Cédric Klapisch
- Acteurs : Marie Gillain, Vincent Elbaz
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Gaumont/Columbia/Tristar Home Video
– Durée : 1h51mn
Délaissant la comédie "sympa", Cédric Klapisch s’essaie au genre du polar, avec une sensibilité que l’on ne lui connaissait pas.
Le polar a connu ses lettres de noblesse en adoptant le point de vue des hors-la-loi. Ni pour, ni contre (bien au contraire) tente l’expérience, avec ce qui a fait le succès des barbouzes en leur temps : montrer des voyous profiter sans vergogne d’un magot mal acquis. C’est du moins un des points de départ du projet de Cédric Klapisch. Peut-on encore montrer cela aujourd’hui, alors que la question du bien et du mal anime tous les débats ? Le meilleur moyen de le savoir était de faire endosser ce point de vue à un personnage qui ne fait pas partie du milieu, quelqu’un comme tout le monde, et de le mettre en situation. Ce personnage, c’est Caty.
Caty, interprétée par Marie Gillain, est une jeune cameraman, un peu garçonne, un peu banale, qui rêve d’une vie moins ordinaire. L’occasion se présente lorsque Jean (Vincent Elbaz) lui propose de filmer un braquage. La jeune fille va choisir son camp et, insensiblement, passer du simple voyeurisme à l’action...
Il reste quelque chose du ton léger et drôle du Péril jeune et de Peut-être. La bande de petits truands a des airs de famille : on retrouve Zinedine Soualem dans le rôle de Mouss, chorégraphe de numéros de strip stease, et Simon Abkarian dans celui de Lecarpe, dont la couverture est un petit restaurant kebab. Et, bien sur, Vincent Elbaz, qui a troqué son personnage d’Averell contre celui de jeune voyou looké et armé jusqu’au dent. Pour contourner les poncifs du genre, Cédric Klapisch a voulu styliser le milieu et les personnages, tout en arrimant tout cela à des décors bien d’aujourd’hui. Le résultat n’est pas toujours convaincant.
Du moins tant que le film hésite entre la comédie et le drame. Lorsque l’intrigue penche plus franchement du côté du film noir, on découvre un réel potentiel. L’image se fait plus homogène, les personnages s’étoffent, et un climat inattendu s’installe, mêlant tension et dérision. Marie Gillain réussit parfaitement à mettre en scène la coexistence du rien, la banalité de la vie, et du pire : être prête à tout pour satisfaire ses envies. Et la conclusion du film pose habilement la question : la fin justifie-t-elle les moyens ? La réponse de Caty est dans le titre.
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babay 4 novembre 2005
Ni pour, ni contre (bien au contraire)
J’ai bien aimé ce film de Klapisch, un peu à contre courant de ce qu’il fait habituellement. C’est rare en France de voir un vrai film noir.
Et Cédric Klapisch se sort plutôt bien de cet exercice de style. Vincent Elbaz et Marie Gillain sont vraiment intéressants dans leurs rôles respectifs de racaille au grand coeur et de timide extrèmement vénale.
L’évolution des personnages (particulièrement du personnage de marie Gillain) est progressive et fine. On y croit tout du long. C’est finement analysé, finement joué.