La classe américaine
Le 19 avril 2023
Le dernier opus d’une trilogie vive et spirituelle, auquel on pardonne obligeamment ses faiblesses pour mieux jouir de ses acquis humains et de ses truculentes saynètes.
- Réalisateur : Cédric Klapisch
- Acteurs : Audrey Tautou, Romain Duris, Cécile de France, Zinedine Soualem, Kelly Reilly, Maud Wyler, Dominique Besnehard, Sandrine Holt, Jochen Hägele, Li Jun Li, Sharrieff Pugh, Peter McRobbie, Jason Kravits, Peter Hermann, Vanessa Guide, Kyan Khojandi, Xavier Alcan, Adrian Martinez, Howah Hung, Shuya Chang, Phil Nee, Yinka Adeboyeku, Kenneth Maharaj, Dominic Colon, Luis Vega, Celia Au, Andrew Alberson, Robert Chang, Alex Kruz
- Genre : Comédie dramatique, Romance
- Nationalité : Français
- Distributeur : Universal - StudioCanal
- Durée : 1h54mn
- Date télé : 25 octobre 2024 23:15
- Chaîne : Chérie 25
- Date de sortie : 4 décembre 2013
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Résumé : Xavier a maintenant quarante ans. On le retrouve avec Wendy, Isabelle et Martine quinze ans après "L’Auberge espagnole" et dix ans après "Les Poupées russes". La vie de Xavier ne s’est pas forcément rangée et tout semble même devenir de plus en plus compliqué. Désormais père de deux enfants, son virus du voyage l’entraîne cette fois à New York, au beau milieu de Chinatown. Dans un joyeux bordel, Xavier u cherche sa place en tant que fils, en tant que père… en tant qu’homme en fait ! Séparation. Famille recomposée. Homoparentalité. Immigration. Travail clandestin. Mondialisation. La vie de Xavier tient résolument du casse-tête chinois ! Cette vie à l’instar de New York et de l’époque actuelle, à défaut d’être cohérente et calme vient en tout cas nourrir sa plume d’écrivain…
Critique : Onze ans après L’auberge espagnole, neuf ans après Les poupées russes, Cédric Klapisch dépose à nos pieds la dernière pièce de son puzzle de vie. Sans-être encore le film de la maturité du réalisateur, Casse-tête chinois prend la forme d’un présent ouvragé, où les temps passés et à venir convolent en harmonie. L’aiguille de l’horloge humaine file à toute vitesse et le personnage de Romain Duris, Xavier, à quarante ans révolus, est toujours perdu dans une course effrénée autour du cadran. Néanmoins, il semblerait qu’il ait enfin trouvé sa vitesse de croisière...
Malgré les réticences légitimes que l’on pouvait avoir au vu de l’innocence niaise des premiers opus, retrouver Xavier, Wendy (qu’incarne la flamboyante Kelly Reilly), Isabelle (Cécile de France, avec plus de bagout que jamais) et Martine (Audrey Tautou, fidèle à elle-même) s’avère un délicieux plaisir coupable. A la croisée des destins, ces quadragénaires ont appris à apprivoiser leur existence tant bien que mal et à en apprécier les revers. On prend donc de leurs nouvelles avec une satisfaction à peine dissimulée, comme s’il s’agissait d’amis chers perdus de vue que l’on retrouve avec contentement.
Après avoir bringuebalé de Barcelone en Saint-Pétersbourg, Cédric Klapisch nous introduit cette fois-ci à New-York où les vies de notre joyeuse bande de trublions vont s’entrecroiser, s’emberlificoter et s’embrouiller à qui mieux mieux. Isabelle vit avec une ravissante jeune femme qu’elle trompe allègrement avec la baby-sitter, cette dernière étant originellement responsable du bébé du couple homosexuel en question dont le père biologique n’est autre que Xavier. Martine, quant à elle, se dépêtre avec brio de la complexité de sa vie professionnelle tout en se lançant dans une croisade de reconquête amoureuse. Et tout cela, bien sûr, sans omettre Xavier qui a déménagé pour continuer à voir ses enfants après son divorce avec Wendy et qui s’est vue dans l’obligation d’épouser une native, afin d’obtenir la nationalité américaine.
Sans être indigeste un seul instant, Casse-tête chinois en a pourtant tous les attributs. Le cinéaste effleure avec légèreté de nombreux sujets de société, comme le travail clandestin, la mondialisation ou encore l’homoparentalité. Cette fresque générationnelle porte en elle tous les travers inhérents au cinéma de Klapisch : une tendre ingénuité, une certaine coquetterie artistique, des facilités d’écriture, la dangereuse silhouette des illusions bourgeoises ...
Mais qui pourrait se targuer d’un cynisme d’une telle ampleur qu’il étoufferait toute bienveillance à l’encontre des déficiences humaines ? Avec ce Casse-tête chinois, la boucle est bouclée. Les personnages s’efforcent du mieux qu’ils peuvent de se fondre dans l’ombre du bonheur. Klapisch aussi. Nous leur en savons gré.
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