Mr. Majestyk - la critique du film + le test blu-ray

Notre avis : Lorsque sort Mr. Majestyk en France au beau milieu de l’été 1974 (le long-métrage frôlera le million d’entrées en fin d’exploitation), Charles Bronson est un acteur considéré comme une valeur sûre, le public l’adore et tous les voyants sont au vert. À l’inverse, bien qu’encore auréolée du succès de Soleil vert (considéré comme son ultime chef d’oeuvre en 1973), celle de Richard Fleischer va sérieusement commencer à battre de l’aile. Car les plus grands films de ce réalisateur émérite sont à présent derrière lui. On repense tout de suite aux Vikings, Le génie du mal, L’étrangleur de Boston ou encore Les inconnus dans la ville. Les années 80 seront les plus difficiles à négocier pour le cinéaste vétéran avec des oeuvres de commande assez indignes de sa stature (Amityville 3, Conan le destructeur, Kalidor - la légende du talisman) et qu’il ne parviendra même pas à sauver. Alors même si Mr. Majestyk pourtant écrit par le talentueux Elmore Leonard (Jackie Brown, 3h10 pour Yuma) a été un peu oublié, il serait peut-être temps de lui redonner une seconde chance. Si le film ne brille pas par la finesse de son histoire qui se résume à peu de chose près à un face-à-face musclé entre un cultivateur de pastèques et un méchant tueur à gage, que le rythme n’est pas exempt de quelques légères baisses de régime, le scénario s’avère néanmoins bien troussé avec ce qu’il faut de fusillades, courses-poursuites et autres bourre-pifs fraîchement distribués.

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Un Bronson bienveillant, à l’allure toujours aussi nonchalante et plus roublard que jamais y incarne la force tranquille qui règle ses comptes et contre laquelle il ne vaut mieux pas se fâcher. Confronté à lui, c’est un Al Lettieri tout simplement impeccable que l’on retrouve dans le costume du méchant tueur à gage patibulaire. Leurs empoignades donnent lieu à quelques savoureux moments (dont une course-poursuite finale diablement menée à travers les splendides décors naturels offert par le Colorado) et à toute une jolie petite flopée de répliques cinglantes. Filmé avec talent par Richard Fleischer qui nous réserve un lot de séquences sèches aux cascades parfaitement réglées, Mr. Majestyk assure largement son quota en matière de divertissement musclé. À l’arrivée, voilà donc un bon Bronson, et par la même occasion, un bon petit film d’action qui gagne à être connu. Le résultat demeure bien plus digeste que Un justicier dans la ville qui sortira à peine deux mois plus tard dans l’hexagone et amorcera une saga d’autodéfense tristement célèbre, adulée par les mordus de nanars.

LE TEST BLU-RAY :
L’édition DVD/Blu-ray avec livret proposée par l’éditeur Wild Side Vidéo redonne tout son éclat à ce Bronson méconnu qu’on prend plaisir à redécouvrir.

Les suppléments :

L’édition inclut un livret exclusif sur le film et sa genèse, illustré de photos d’archive rares (80 pages). Concernant les bonus, on les retrouve au nombre de deux sur la galette blu-ray :
– "Colorado Cool" : un entretien pertinent avec le directeur de la photographie du film Richard H. Kline (14’)
– "Colorado Chic" : long entretien avec l’actrice Lee Purcell qui nous relate amoureusement ses nombreux souvenirs de tournage du film (28’)

L’image :

Admirablement restaurée, elle offre un parfait écrin à ce film souvent méconnu de la carrière du monstre sacré Charles Bronson. Hormis de très légers scories et un grain un tantinet encombré dans certaines des scènes les plus ombragées, c’est époustouflant.

le son :

On préférera la piste DTS-Master Audio 2.0 en VO anglaise bien plus étoffée sur les arrières. La piste française se montre beaucoup moins dynamique et accuse son manque de pep’s. Bien que Charles Bronson soit toujours aussi peu bavard, on apprécie ses répliques, rares mais cinglantes.