Mountains may depart : à Cannes, Zhang-ke conjugue la Chine au passé et au futur

Cinquième film de Jia Zhang-ke à se voir sélectionné à Cannes, Mountains may depart s’annonce comme une tragédie familiale au carrefour des époques et des espaces. Où il est notamment question du destin de deux amants et de leur fils. À travers les âges.

L’argument : Le récit se déroule en trois mouvements. Il suit d’abord dans les années 1990 deux amants de la province de Shanxi. Couple au sein duquel la jeune femme finit par briser le cœur de son compagnon en épousant un riche propriétaire minier. Le second segment raconte comment cet amant inconsolable revient à Shanxi pour retrouver son ex-femme, désormais divorcée et séparée de son fils. Le dernier se passe en 2025 en Australie, où le fils coule une morne existence d’employé de casino.

Notes : Qui de mieux aujourd’hui que Jia Zhang-ke pour cristalliser les métamorphoses de la Chine des dernières décennies ? De Platform à A Touch of Sin en passant par Plaisirs inconnus, The World, Still Life et 24 City, le cinéaste n’a cessé de mettre en scène le spleen contemporain et la crise des valeurs de son pays natal. À ce titre, Mountains may depart ne semble pas dévier cette trajectoire. Mieux : le réalisateur a cette fois brassé conjointement les années 90, le présent et le futur (2025). Comme souvent, son point d’encrage, pour symboliser le changement, n’est autre qu’une famille. Et comme toujours ou presque, le récit s’inscrit notamment dans sa province natale : le Shanxi.

Rappelons que depuis le début des années 2000, Jia Zhang-ke a déjà écumé la sélection officielle du Festival de Cannes à quatre reprises : en 2002 pour Plaisirs inconnus, en 2008 pour 24 City, en 2010 pour I Wish I Knew, et en 2013 pour A Touch of Sin – film qui se vit décerner le Prix du scénario la même année par le jury dirigé par Steven Spielberg. L’année suivante, en 2014, il intégra par ailleurs le jury du 67ème festival de Cannes, sous la direction de Jane Campion.

À noter que Zhao Tao, son épouse et actrice fétiche, compte une nouvelle fois au casting. C’est la quatrième fois qu’elle accompagne Jia Zhang-ke à Cannes. Celui-ci recevra en outre le 14 mai à Cannes, de la part de la Société des Réalisateurs de films, un carrosse d’or récompensant l’ensemble de sa carrière.